YANKTON : un mondial field pas comme les autres.
Les championnats du World de Yankton City, Dakota du Sud, USA ! Une longue épopée qui débute en mai cette année avec le stage du collectif parcours qui s’est tenu à Louverné, Mayenne, parc Echologia, durant une semaine, clôturé par une compétition officielle. Ou plutôt non, elle débutait plus en amont encore, avec les stages des années précédentes à Barby et Laval, et les championnats d’Europe de Porec en Croatie 2021, de Mokrice-Catez en Slovénie 2019 et leurs sélections. Alors je vais remonter le temps pour aller jusqu’en Savoie, à Barby, chez notre chasseur de lapins, monsieur Sylvain Renard (un ancien chasseur-alpin, le lapsus est totalement volontaire de la part d’un ancien marin, c’est gratos l’ami).
Si je retourne dans ce qui peut paraître telles les limbes de la préparation et de la compétition puisqu’une partie se situe avant la pandémie qui aura bien fichue le bazar, c’est parce que ce championnat du monde revêt une cape très particulière pour nombre d’entre nous ayant composé cette belle équipe de France durant douze jours.
C’est déjà un voyage attendu, en toute fin de saison, nous sommes parmi les derniers à tirer des flèches en extérieurs sauf nos deux finalistes de la coupe du monde, Nicolas et Jean-Philippe. C’est un trajet très long composé de voiture, taxi, tram, train, navette, bus, avions. Et c’est une compétition dans un coin du monde où il faut tout prévoir en tenues et équipement, surtout pour partir la journée en peloton de parcours, deux fois de suite, puis sur les journées de matchs.
A Mokrice-Catez 2019, tout était tiré à plat et sur courtes distances sur les inconnues. Les angles disputés sur les connues étaient parfois assez marqués mais pas de quoi couper la balistique de beaucoup. A Porec 2021, tout était plat, mais vraiment plat, tout le temps, pas un angle, et vraiment très très court en distances inconnues. Les deux parcours étaient jolis, mais sans intérêt technique aucun.
Avec ces deux premières expériences internationales pour ma part, je me demandais bien pourquoi chercher des stages de dahus à grimper des corniches en guise de préparation, alors que c’est plat à l’international. Ce qui me manquait réellement en prépa, c’est cette capacité à aller chercher de très gros scores en enchaînant les 18 points cible après cible. D’ailleurs cette capacité peut se faire avec un arc plutôt standard, tant que la « tape » (soit l’échelle de distances marquée au viseur) est bonne tant pour les courtes que pour les longues. Ce n’est pas le cas lorsque les angles entrent en jeu, agrémentés par des pas de tir défoncés ou pentus. Dans ce cas, l’arc devient pièce maîtresse quasi unique pour le connaître sur le bout des doigts en ajoutant les coupes, les déviations, les réactions selon l’angle tiré et les conséquences associées en cible.
A Yankton, tout est plat. Après les championnats du monde de tir en salle (neige, vent violent et jusqu’à -22°C…), et les championnats du monde FITA (vent fort, chaud et froid, pluie), je connaissais les lieux du South Dakota NFAA center. Le terrain field se situe en arrière de la grande salle et des deux terrains FITA la bordant. Il est abrité de grands arbres et nous pouvions nous attendre à rester abrité au moins des violentes rafales. Un moindre mal en comparaison des conditions rencontrées sur mes deux premiers voyages dans cette contrée qui ne connaît pas le marais barométrique. Je m’étais ainsi préparé à enchaîner les cibles parfaites, à chercher de la stabilité et du groupement sur les plus longues distances, et dans le vent. Je ne m’attendais pas à rencontrer ce qui suit, oh que non…
Départ le jeudi soir de la maison pour dormir à Paris et décoller le lendemain matin. Qu’est-ce que ça fait du bien de remettre les pieds dans un avion ! Escale de quelques heures à Minneapolis, je me mets d’office à la sauce américaine avec une inévitable mais succulente pizza pepperoni. Ce met devrait être la base de l’alimentation de toute vie tellement j’en raffole… Deuxième stop à l’aéroport de Sioux Falls après un saut de puce, tous les bagages répondent présents et nous les embarquons à bord de notre School Bus pour un peu plus d’une heure trente de trajet jusqu’à l’hôtel. Le School Bus, c’est spartiate, et sans soute à bagages, il devient vite Rock n’Roll pour tout caser. Le voyage de près de 24h se termine le vendredi soir avec sept heures de décalage horaire.
Ce programme nous a laissé le temps confortable de nous acclimater deux jours avant l’entraînement officiel du lundi. J’ai mis à profit ce temps pour choisir ma monture. J’avais le choix de tirer mon fidèle ALTUS 38 SVX, ou bien le nouveau jouet tout droit sorti des CNC de Salt Lake City, le HOYT STRATOS 36 SVX.
Reçu une petite dizaine de jours avant le départ, j’avais envie de tester la nouveauté. Si le design n’est pas aussi glam’ que ce que la marque propose d’habitude, sa géométrie flatte mon oeil et je plaçait donc volontiers ma posture dans ses axes X et Y. Et j’ai été vite conquis par la stabilité de cette poignée, qui couplée avec mes connaissances sur cette came SVX m’aura de suite donné du résultat et de la confiance. Les premières flèches me laissaient un sourire, ou un rire nerveux tellement c’était bien. Pas de trucs bizarres, pas de posture alambiquée, tout est “normal” sur le nouveau modèle, il est même plus stable, plus maniable que l’ALTUS et c’est déjà une sacrée performance pour le STRATOS.
Les deux arcs m’ont ainsi accompagné jusqu’à Yankton. Si j’ai tiré les deux arcs, je ne l’ai pas fait sans réfléchir un peu avant : le premier entraînement de compétition en ayant changé de continent est toujours un peu chaotique. On se sent pâteux, l’arc est souvent différent de ce qu’on ressent à la maison. Alors j’ai de suite commencé par tirer le STRATOS le premier jour, histoire de tuer le doute sur une question fondamentale : “est-ce que cet arc me convient aussi lorsque je ne suis pas à 100% opérationnel” ?
La réponse est un grand OUI ! Dès les premières flèches, soient les plus importantes, tout allait bien. Ce premier jour me laisse encore un bon souvenir de joli tir à l’arc. Venu le lendemain le corps reposé, j’ai monté les deux machines et ALTUS a tiré ses quelques flèches. Du bon, très bon, mais ce deuxième jour j’ai décidé que c’était le STRATOS qui allait m’accompagner cette semaine, pour les sensations qu’il m’offre, sa stabilité et pour sa précision. Il est aussi plus maniable et j’ai senti que mes appuis seraient meilleurs dans le cas où certaines cibles seraient anguleuses.
Petite parenthèse sur la nouvelle came HBT : au moment du départ, je n’avais pas reçu ce modèle à ma taille. Je me suis donc concentré sur le connu de la SVX, aussi pour apporter une vraie comparaison quant à la nouvelle poignée d’arc. J’ai depuis testé cette came 2023 et je rédigerai un article technique complet reprenant les modèles suivants :
- STRATOS 40 HBT, STRATOS 40 SVX
- STRATOS 36 HBT, STRATOS 36 SVX
- ALTUS 38 HBT
J’ai pu tester et/ou échanger longtemps sur ces modèles pour donner un avis très clair sur les sensations et réglages à opérer selon la configuration. Tout ne fonctionne pas avec tout et je suis certain que ces éléments sauront vous aider à choisir et à régler vos futures montures.
Les deux jours non-officiels passés, l’entraînement officiel se pointe avec le contrôle des tenues et du matériel. Tout se passe bien pour cette étape qui annonce officiellement l’entrée en compétition des équipes nationales et du matériel reconnu conforme en tout point (si je l’écris, c’est bien qu’il va suivre un truc en relation avec ce détail n’est-ce pas ?)…
Chaque veille au soir, le check météo est indispensable, on est loin de la côte d’azur ici… a Yankton, on ne passe pas six mois d’affilée en short-T-shirt sans se soucier d’un nuage qui passe par là. Nooooon, à Yankton, il faut regarder la météo, tous les jours !
Début de la compétition le mardi matin de bonne heure, de très bonne heure… Même le jet lag qui nous fait lever tôt naturellement dans ce sens du décalage horaire en prenait une claque quand le réveil sonnait à 4h45 pour prendre le bus à 6h00… et tirer à … 9h30 ! Il ne faisait même pas jour en arrivant sur le site des parcours. Inconnu de tous, le site s’annonçait bien différent de l’attendu, soit propre à cette région du globe : plat et exposé. Mauvaise pioche (l’outil aurait d’ailleurs bien servi à plusieurs piquets), l’organisation nous recommandait la veille d’avoir de bonnes godasses, de très bonnes godasses…
De la pluie, beaucoup de pluie, le bus nous amène dans un bois bordant un grand camping à l’américaine. Sauf que, la tente prévue pour protéger le matériel durant le montage au petit matin n’avait rien d’américaine, elle était toute petite ! Un peu moyen pour un mondial au berceau du tir à l’arc. L’éclairage n’avait pas été prévu non plus. Nous n’avions pas les frontales, mais des téléphones dotés de lampes. C’était comme en concert, les instruments n’étaient juste pas les mêmes, l’ambiance aussi. Sortez les chaufferettes, les imperméables intégraux et les bonnes grosses godasses, le terrain s’annonce glissant et la journée très longue. Il ne fait toujours pas jour.
Les hauts-parleurs nous crachent le début de l’échauffement dans cinq minutes. Ok, mais où sont les cibles ? Quelqu’un a vu les cibles ? C’est où qu’est-ce qu’on tire m’sieur ? Et là, une camionnette arrive et éclaire les cibles de ses plein phares ! C’était drôle, mais vraiment drôle pour le coup. Quelques minutes plus tard, le jour peinait pour percer l’épaisse couche de nuages mais la pluie devenait “tirable”. Les premières flèches pouvaient voler sans GPS plein phares, c’était quand même juste comme timing.
Et puis nous sommes partis sur le parcours. Une marche d’une quinzaine de minutes avant d’attendre à notre cible le signal de début des tirs. Pas de montre, téléphone interdit de chez interdit, pas d’arbitre à proximité, rien ne nous indiquait l’heure. Alors on papotait tranquillement, on a bien entendu une sirène de voiture de police bien américaine retentir mais elle ne nous aura pas vraiment alerté. On se disait juste “tiens, y’en a un qui roulait sans doute un peu vite sur la route du camping”… Sauf qu’on a vu débarquer un arbitre un peu paniqué et s’exclamant “you’re not shooting yet ? Is it your first Target ???” Que l’on parle anglais ou non, on a bien compris qu’on devrait déjà être en train de tirer… LOL… En fait c’était bien la sirène de police le signal de début des tirs ! Ben la prochaine fois les gars, annoncez-le que vous allez faire dans l’original, ça nous évitera de glander trop longtemps ! Là aussi c’était drôle donc.
Alors nous débutions notre journée des inconnues par un birdie 15m bien incliné, pas de tir assez foireux bien en dévers, et là… nous avons compris que la journée allait être vraiment longue. La pluie n’était plus un problème en sous-bois, c’était plutôt calme, détrempé et très boueux mais pas de sacs de flotte tombant du ciel. Non, c’était bien plus délicieux que cela pour commencer la journée, le genre d’évènement auquel tu ne peux pas d’attendre sur un championnat du monde. Non pas là, pas aux United States of America. Bah si. Trois flèches avaient été tirées par le premier binôme et pas un seul empennage en cible, que des étoiles à trois branches dans les spots des blasons. Et ce bruit de terre, de caillou, au lieu de l’impact connu d’une flèche en cible, mmm… aurais-je dû prendre deux douzaine de flèches ?
Non ce n’est pas une blague, douze flèches en cible ayant toutes traversé un seul spot, donc un endroit différent de la cible à chaque fois, encore immaculée de sa journée à recevoir d’autres impacts… et seulement trois tubes dépassaient à l’issue des quatre tireurs. Les neuf autres flèches avaient entièrement traversé et ne restaient même pas en cible mais dans la butte de terre juste derrière. Bon alors, les blasons sont neufs, ouf ! On peut lire les impacts à quelques cordons près mais nous avons joué la carte du fair-play pour bien entamer cette journée. C’était bien ça, au moins, le ton était donné pour que le reste des vingt-trois cibles du parcours soit sur cette même lancée. Faute d’une lecture précise, le point supérieur a été accordé pour chacun des cordons et nous quatre étions d’accord. Le juge toujours présent a été averti, nous rappelait le règlement disant qu’une flèche retrouvée hors cible devait être comptée “miss”. Nous rétorquions alors que nos équipements avaient été reconnus conformes lors du contrôle matériel et que la sanction ne devait pas nous tomber dessus. La bonne idée suggérée serait donc de renforcer la cible pour les suivants pour que celle-ci soit conforme, ce que le juge a bien voulu reconnaître avec plein de bon sens. Ça commence bien n’est-ce pas ?
Quelques cibles plus tard, ce problème était récurrent, mais pas que : un autre problème est venu nous agacer au point de nous organiser stratégiquement. Sauf les birdies, les cibles à blason unique recevaient un bon gros tapis kevlar en guise de back-stop. Les flèches restaient en cible, mais restaient en cible, donc. Pour les retirer, c’était à la fois une opération minutieuse, une épreuve de force et d’équilibriste. Je me voyais au cirque… D’abord, nous devions apposer un peu de lubrifiant sur les pointes qui dépassaient du kevlar pour nous aider à les faire passer dans le sens inverse. Ensuite, les “tireurs” s’armaient de leur caoutchouc pour arracher les flèches une à une, à quatre mains tandis que les deux autres archers du pelotons se plaçaient en renfort sécurité pour ne pas voir un des deux tireurs dévaler la pente sur laquelle la cible était posée. Oui, il y avait des angles plutôt couillus sur ce parcours. Des cordes de partout pour aider aux ascensions et aux descentes, pas de marches, avec cette pluie le terrain était devenu dangereux par endroit. Je n’en rajoute pas, promis, c’était chaud parfois.
Il nous manquait une personne de plus dans le peloton, pour tenir la cible… A mi-parcours, nous avons attendu une heure et demie que l’organisation replace cette cible après chaque peloton. Elle tombait après chaque arrachage. Un joli birdie 15m, à +30°, sur un pas de tir de dahus vraiment Rock n’Roll, voire Holiday-on-ice. Pour les non-initiés à la légende du Dahu, zieutez donc l’illustration ci-contre et googueulisez la chose pour vous marrer un coup.
D’ailleurs, j’y pense là… Ne pourrait-on pas nous catégoriser de la sorte ? Tels des Dahus de montantes, ou Dahus de descendantes ? Notre famille de vertébrés n’a pas réellement vocation à se servir de l’atout de patte plus courte dans le sens de la marche, mais plutôt dans la perpendiculaire pour tirer une flèche le plus correctement possible. Ainsi je pense pencher du côté du Dahu de la montante, je m’en sors mieux dans ce sens. Et vous ? Quel Dahu êtes-vous ?
Je reprends, je me suis laissé aller dans mes songes. Après la cible 4 qui tombait tout le temps, nous avons trouvé la cible 5. Non ? Sérieux ? Bon c’est pour que cela parle à ceux qui suivaient le tir en temps réel. Il ont bien vu que l’Brady avait mal commencé sa compét à la 5… Et ben c’est cette cible-là ! Voilà ! Une superbe ø60cm (ou ø80 ?) à XX mètres, dans un couloir vraiment très long, en faux-plat descendant. Vu la tronche du blason, je n’ai pas été le seul à me planter. J’avais le diamètre de blason, mais pas la distance. C’était bien un ø80cm (là pas d’erreur). Il était loin, mais pas trop en définitive. Je l’ai vu et marqué à 48mètres, il n’était en fait qu’à un petit 41/42 mètres. Piégeur au taquet celui-là ! Des impacts, il y en avait de partout, mais surtout dans le 3 en bas… C’est simple, le blason était déchiqueté à cet endroit. En haut aussi d’ailleurs. Le 6 quant à lui, avait passé une bonne journée. Journée ? Ben oui, je crois que le changement de blason n’était pas au programme de cette compétition de quartier, à quoi bon tant qu’on arrive à voir une zone ou deux hein ? Bref, ce n’était pas une cible facile non plus et tout le monde c’est bien fait “baisé” sur celle-ci. Je pense que ça nous a fait bien drôle de tirer une cible d’apparence facile après ces quelques heures dans les bois glissant, aux cibles anguleuses, éloignées, parfois difficiles d’accès. Même sans arc, le sentier de marche était physique.
Et nous poursuivons cette journée vers la cible suivante pour voir une double ø60cm. Notre première réaction est de nous dire “chouette, une cible cadeau où on ne va pas se déglinguer les encoches, faire des pin-fucks éjectant”… Et puis on a vu le piquet. Et un juge se pointe et nous interpelle : “attention, cette cible n’est pas à la distance réglementaire. Des compétiteurs l’ont déjà tiré et elle ne sera pas annulée”. Bon, allons-y alors, tirons ce blason de ø60cm dédoublé à quinze mètres !!! Bel effort … Elle fait du bien cette cible !
Pour résumer cette journée des inconnues, c’était mouillé. Il a plu par intermittence parfois assez fort. Ca pouvait cailler, ou pas, on a passé notre journée à s’habiller fonction du temps. Les cibles ne tenaient pas forcément au sol, étaient difficiles d’accès, et ne stoppaient pas les flèches. Les distances inconnues étaient sur la fourchette longue, nous n’avons pas eu de birdie à 10m, les gazinières n’étaient jamais à moins de 22mètres, les ø60 à moins de 28mètres. Mélangé pour les ø80 avec deux fois 35m et deux fois (de suite) 55m. Les dévers étaient importants, les pentes l’étaient parfois aussi, les pas de tir étaient souvent vraiment difficiles (en accès ou en statique). Les cordes étaient présentes le long des sentiers et elles ont servi à chaque fois.
Je termine ainsi cette première journée des inconnues avec un score de 401 points, à la onzième place provisoire, treize points derrière la gagne du jour, mais seulement à quatre points de la cinquième place. Plutôt bien ! Je traînais une bonne crève ces jours-ci, à tousser à m’en décoller les côtelettes, je manquais de sommeil et d’énergie. Là n’est pas complainte, mais plutôt un regret car j’aurais aimé mieux jouer encore sur ce parcours. Je l’ai trouvé bâclé, parfois dangereux, mais superbe et très original. J’avais un mal fou sur mes blasons de ø80, je n’ai réussi qu’un seule fois sur les six cibles à choper le bon numéro, tout le reste ce jour-là, j’étais aux fraises à taper un gros 4 bien moche ou un 3 sur la première flèche. C’est sur mes ø80 que je perds des points car sur le reste, j’étais vraiment content de mes tirs en quasi 100% perfect sur la qualité d’exécution. Mes coupes balistiques étaient nickel, les postures de tir solides et les réactions de mon STRATOS 36 SVX saines et très encourageantes pour le deuxième jour.
Retour à l’hôtel pour nettoyer la boue et entretenir le matériel. J’en ai profité pour partager un peu d’huile minérale avec le reste de l’équipe de France pour que les viseurs soient nickel pour le lendemain. Changement des encoches, contrôle des flèches et de l’arc, et toute la visserie. Dans la soute d’avion et de bus, les vibrations de trajet peuvent desserrer certaines vis et je passe systématiquement tout en revue lors du premier montage. A chaque nettoyage aussi, point par point, cela évite bien des mauvaises surprises une fois que le tir compte.
Deuxième jour, les cibles connues. Nous échangeons le parcours rouge avec le bleu et nous gagnons une demie heure sur le programme. Cette fois, il fait jour à notre arrivée, le temps est sec, la journée s’annonce belle avec 25°C, cool ! Je n’ai presque pas dormi, toujours à tousser des oursins, c’était assez pénible. Les pelotons sont reformés selon le classement et je suis assez content du groupe, la journée sera bonne et dans une bonne ambiance. Nous embarquons au cul d’un gros pick-up dans une remorque dans le style petit train. C’était sympa. J’avais un peu peur de ce deuxième parcours, je ne voulais pas de quelque chose de plat et répétitif.
J’ai eu du mal au démarrage, à ne faire que des 5 ou presque sur mes premières cibles tirées en arêtes de poisson. Un long chemin-guide et les cibles à gauche, à droite, retour pas de tir systématique. C’est très américain ça, à la façon dont sont tirées les compétitions ASA ici. La configuration est plutôt plate, sans intérêt, morne par rapport à la veille. On a bien eu une gaze 25m à +30° tirée les pieds à plat mais bon, pas de quoi s’émerveiller.
Mon arc fait un bruit de casserole, je ne fais toujours que des 5. Ce qui m’agace un peu mais sans plus car je suis défoncé par ma toux et je dors debout. Je relativise donc. Le terrain semble s’escarper un peu plus, les pieds sont toujours à plat au piquet ce qui me ravit pour ce jour. Les angles apparaissent, parfois vraiment jolis. Des cibles sont tirées depuis le livet de corniches vers leurs bases, ou depuis le fond d’un ravin au travers du versant du bois (mais loin !). Cette partie était vraiment sympa. Je mettais toujours une énergie folle pour faire quelques 6, mes courtes étaient bonnes, mes longues peu précises toutefois toujours au 5 sans grosse erreur. Le tir était bien j’en étais vraiment content.
Juste toujours ce bruit de casserole à chaque tir. Je cherchais pourtant, à tapoter sur l’arc et ses accessoires de temps en temps pour écouter d’où cela venait. Rien ne m’apparaissait flagrant, jusqu’à la dix-huitième cible (quand même…) lorsque j’ai pris mon viseur en main différemment de mon habitude sans le plaquer bouton contre paume pour déplacer le chariot. C’est là que j’ai senti le jeu dans tout le bloc avant, tout ce qui n’est pas en carbone. “Mais non !” V’là que mes vis se desserrent alors que j’ai tout contrôlé encore hier. Je profite d’un petit bouchon pour me poser et regarder cela de plus près pour comprendre que les deux vis situées en-dessous de mon autocollant “AS” liant l’équerre à l’extension carbone à la réglette étaient libres. L’autocollant avait ralentit la chose et la gardait dans un certain jeu maîtrisé, quand même suffisant pour laisser cette imprécision surtout sur les longues distances là ou chaque clic possède son importance.
Mes viseurs sont impeccables et âgés de quatre ans, ces deux vis cachées échappaient à mon regard. Je décollais ainsi ce petit autocollant pour resserrer le tout, retrouver un son d’arc normal comme je l’aime, et bizarrement la précision revenait dans un standard cohérent avec ma qualité de tir. Je n’ai perdu que deux points sur les six dernières cibles dont les deux birdies 20m d’affilée, une gaze 30 à -20° et une magnifique ø60cm -35° à 30m. C’est parfois vraiment con comme histoire…
Je maintiens mon classement à la onzième place avec à nouveau 401 points, la gagne à 415 points. Je suis extrêmement frustré de mes scores, car d’une part je suis content de ma qualité de tir, de mes choix matériels et de ma gestion de l’évènement ; d’autre part grisé de ne pas voir deux vis réfractaires et tout cassé de mes quintes de toux éreintantes.
Cette deuxième journée était vraiment belle, un joli parcours au final, le début n’était pas génial puis s’est rendu nettement plus intéressant par la suite. Il n’était pas très difficile mais difficile, et assez physique. Cette fois par temps sec, les cibles stoppait les flèches et le terrain devenait praticable. Nous devions tout de même nous assister les uns les autres pour arracher les flèches de cibles. Retour hôtel pour le check-up matos total en short-t-shirt et check météo pour le lendemain… et là rien ne va plus.
Déjà, jetez un oeil sur le programme de la journée du jeudi. Facile ! Il tient sur QUATRE PAGES IANSEO… Il faut caser toutes les catégories, tous les matchs de toutes les poules, pour tous les modules de six cibles jusqu’en demie-finale incluse. Oui oui, cela veut dire que les #1 et #2 des qualifications entreront en lice à froid, en toute fin de journée, contre un adversaire chaud patate. On revient sur le défaut majeur des coupes du monde FITA lorsque le top 8 rentrait en seizième le même jour que les 48e et 24e de finale…
Puis la météo annoncée ! On passe de l’estival à l’hiver, winter is coming, -1°C et 60 km/h de vent !!! Cette fois le tir n’est plus tellement dans les bois du camping mais bien au centre NFAA, bien à plat. Il y a bien de grands arbres mais pas de partout, et c’est plus un bosquet qu’une forêt. Bref, on va se cailler niveau légende, la neige est aussi annoncée dans l’Etat… Sortez les chaufferettes !
Toujours pareil, je suis censé tirer à 14h45 mais c’est sans compter le retard qui sera pris. Faut pas rêver, avec un tel programme pour un tel format, il y aura forcément du retard sinon une bonne surprise (celle d’être à l’heure). Il fallait non seulement se préparer aux matchs, mais aussi au vent glacial, et enfin à attendre des heures. Tout ceci en considérant que le premier match n’est pas le mien et donc, que mon adversaire sera déjà chaud.
A la mi-journée, nous entendons une heure et demie de retard sur le programme. Rien de vraiment surprenant jusque-là. Puis j’ai observé un peu comment les choses se mettaient en place dans l’organisation et l’arbitrage. Le ciel était dégagé et pourtant des éclairs filaient ici et là, le tonnerre grondait, tout ce beau monde s’agaçait pas mal quand même, méprise, erreur et mauvaise compréhension, le format n’aidant pas. Complexe, projection alambiquée, très long, il n’est pas du tout apprécié par la grande majorité des archers que j’ai croisé. C’est le premier mondial sous ce format me semble t’il, mais deux championnats d’Europe se sont déjà tenus ainsi et n’ont pas vraiment laissé un bon sentiment d’évolution. Je ne suis pas franchement dans le “c’était mieux avant”, j’aime aller de l’avant. Mais là c’est too much comme montage, il n’est pas compris ni de l’archer ni de l’organisateur, il n’est pas fair-play ou juste, on ne peut pas compter dessus pour “médiatiser” tout le parcours éliminatoire hors finale or / bronze. Certains aiment assez l’aspect match éliminatoire, et avouent volontiers qu’ils parlent en fait d’un match à médaille, pas de toute la compétition… J’espère vraiment qu’il aura été aussi mal vécu du côté des juges et organisateurs que du côté des archers pour espérer une évolution rapide de la discipline.
On note bien aussi que chaque match est unique dans son évaluation : un module de six cibles pour deux archers, les autres matchs se tirent dans un autre lieu, sur des cibles autrement configurées, potentiellement à un autre moment. Rien ne peut être comparé dans les scores réalisés. On en revient à ce que j’écrivais concernant la sélection de Laval.
Après une attente d’environ 40’ depuis l’appel à stopper l’entraînement pour entrer en lice, je débute la rencontre contre mon adversaire australien Justin. Un chic type, on s’aime bien. Le match était donc “cool” niveau stress. Tant mieux, car nous allions arpenter le côté le plus exposé au vent du lieu. Nuque glacée, nous attaquons par la 60 mètres direct. Après un 4 de décongélation, je tire deux fois 6. Puis birdie 15m venté, une gaze 25m tirée depuis une structure en bois de 10m de haut, une ø60 à 35m puis une autre à 45m et enfin un FITA 50m. Le match a été serré de bout en bout. A aucun moment je n’ai pu sentir quoique ce soit dans mon arc, alternant entre le back tension et le décocheur à pouce selon la force du vent tellement j’étais glacé. Je tirais des 5 congelés et je perds d’un petit point désolé que tous mes petits cordons n’aient pas pu prendre au moins deux fois sur ce match de dix-huit flèches. 93 à 94 points, c’est pas du fou-fou comme score si l’on regarde le reste des matchs, sauf un… Oui sauf un autre match intéressant car il concerne le suédois Alexander Kullberg médaillé de bronze contre Mike Schloesser sur cette compétition. Les modules étaient doublés d’un autre binôme d’archers… Alexander tirait sur le même créneau que moi, et à quelque chose près, du même piquet en moyenne de difficulté. 14e des qualifs, il réalise 93 points et gagne son match. Au tour suivant, ces archers tireront des scores supérieurs à 100 sur 108 possibles. C’est bien un module, un match, une histoire qu’il faut ici considérer, et non un score. C’est comme le FITA, sauf que ce n’est pas pareil…
La journée se termine donc ainsi pour ma partie individuelle. Les matchs ont continué selon l’ordre du programme en dépit du retard jusqu’à tant que possible. Les demies-finales étaient annoncées pour aujourd’hui, puis non, puis si, pour finir sur une interruption en cours de match de demies. Je reprends… Les demies finales individuelles du championnat du monde ont été interrompues après deux cibles tirées faute de lumière ! La nuit tombait sur Yankton, les archers qui avaient entamé leurs matchs ont ainsi donné leur accord pour stopper et reprendre le lendemain après-midi. Là je crois bien que tout le monde a pu constater que 40’ prévues pour tirer un module de six cibles, à deux binômes d’archers par cible, c’était short timing. En gros, cela revient à tirer une cible toutes les 6,5 minutes. Si on décompose l’affaire, on a deux binômes à faire passer en deux minutes chrono chacun, soit quatre minutes déjà. Il faut aussi s’installer, changer de binôme, aller au résultat puis changer de cible en 2,5 minutes. Ca passera pas chef !
Par équipe mixte, la compétition n’est pas évidente rien que pour se qualifier dans les matchs puisqu’il faut être dans les quatre à l’issue des qualifications. Avec Tiphaine aux Europe l’an dernier, nous étions aux portes des demies finales mixtes et cette année, c’est un petit point qui nous manquait pour y accéder sur ce mondial. C’est ainsi une progression, frustrante, mais une progression tout de même (mais ça fait chier). Tiphaine a vraiment bien tiré ses qualifications et les points manquants venaient volontiers de ma partie. Comme je vous l’ai écrit, mes deux 401 étaient bien, mais pas aussi bon qu’ils devaient l’être. J’avais pourtant bien en tête ce paradoxe entre la tranquillité, presque apparentée à de l’isolement, des parcours dans les bois, et la nécessité de porter attention à chaque point obtenu. En FITA, nous pouvons lire la progression sur un grand tableau d’affichage ou sur un smartphone pour nous situer, nous motiver. En campagne, rien de tout cela. Nous devons avancer à l’aveugle, avec le sentiment d’être toujours en retard pour aller chercher tous les points possibles. Alors le mercredi soir après 144 flèches tirées, le classement mixte m’a clairement laissé une petite amertume.
Par équipe hommes, je tirais avec David Jackson en barebow, et Florent Mulot en recurve. Nous rencontrions les suédois, classés 5e des qualifications. Nous étions 4e, vingt-trois points devant. En match, tout revient à zéro on le sait. Et cette fois n’est pas passée avec une défaite au premier tour. Je me sentais bien et j’ai beaucoup aimé tiré par équipe en campagne. Je reste sur ma faim pour deux choses cependant.
La première est le nombre de flèches tirées par archer par match : quatre. C’est vraiment peu, on a même pas le temps de jouer. A chaque cible, une flèche, comme si c’était un shoot-off quatre fois de suite. Alors j’aime bien la notion de flèche de barrage, la meilleure flèche possible, mais il en manque au niveau rythme de tir.
La deuxième est bien évidemment la défaite prématurée. On se prend 70 points dans la vue sur les américains aux qualifs, mais seulement 5 sur les anglais classés troisièmes. On pouvait au moins prétendre passer un tour pour accéder à la demie finale pour aller sportivement jouer la médaille de bronze mondiale après l’européenne de 2019, ou couilleusement jouer le titre. Le déroulement a aura décidé autrement, sans grosse erreur de notre équipe, toutefois contre une équipe adverse qui a su élever son niveau pour gagner ce match. J’ai eu beaucoup de plaisir de tirer à nouveau avec David Jackson qui remportera plus tard son quatrième titre mondial entre campagne et 3D, et pour la première fois avec l’excellente compagnie de Florent Mulot (parfois un peu déluré comme gars, mais on l’aime ainsi). Et ainsi s’achève le championnat du monde de tir en campagne de Yankton USA.
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C’est tout ? Non, j’ai encore quelques petites chosinettes à ajouter.
Ce n’était pas une compétition facile, en toute fin de saison sur le tard et par un long voyage. La météo n’était pas toujours idéale, le programme assez lourd, parfois incertain. Un format qui ne laisse que peu de projection autre que celle d’un jour sur l’autre. Et enfin une équipe composée de découverte et d’expérience. Cette mixture aurait pu tourner facilement au vinaigre au sein de l’équipe et pourtant, le séjour s’est passé à merveille entre les jeunes et les “vieux”, entre les archers et les coachs.
On a bien pu râler quelques fois, mais il y avait toujours un sourire au bout du regard. Je ne dirai pas qu’il y avait un soutien indéfectible de tous pour un et un pour tous, plutôt qu’il régnait l’assurance de pouvoir compter sur chacun sans le formuler verbalement. A l’intérieur d’un programme imposé par la compétition elle-même, c’était notre propre programme que nous adoptions au jour le jour en fonction des navettes, du miam, des tirs et des souhaits.
Les coachs nous ont offert la préparation idéale pour affronter cette compétition où la boîte à outils a dû resté ouverte en permanence pour user de toutes les stratégies au moment opportun. Si tous les résultats ne décrochent pas une médaille mondiale, une performance capitale a toutefois été atteinte : celle d’avoir envie de recommencer car ce championnat a été bien vécu par l’ensemble de l’équipe (et je prends le risque de l’écrire au nom de tous, car je pense que c’est sincèrement vrai, et qu’une chose aussi positive que celle-ci doit être citée).
Au fil des saisons au sein du collectif “tir parcours” de la fédération, nous avons arpenté les sentiers de Barby et de Laval. Nous pouvons les remercier d’avoir mouiller le maillot pour nous car les situations qu’ils nous ont fait vivre nous ont permis de traverser bien des épreuves une fois en compétition, à plat, ou pas. Je peux critiquer les sélections, la façon dont nous sommes évalués, mais j’essaie d’être objectif en proposant autre chose, ou en présentant des arguments dans l’esprit de nous faire progresser. J’ai surtout du plaisir quand les choses se passent bien et au sein de cette équipe c’était le cas. Ce sont surtout les stages proposés, sur une semaine, une fois par an, qui m’ont apporté quelque chose en plus. Tireurs 3D et campagnards mélangés, les techniques diffèrent et se complètent. J’apprends. Pour les situations diverses en mode coaching, Fred et Marina m’ont laissé “tranquille” et ne sont jamais venues contre ma décision de “juste vouloir me tester sur le parcours”. Si j’ai besoin, je demande. D’autres archers peuvent avoir des besoins en coaching et une semaine reste courte, je ne pique pas de leur temps et chacun y gagne en sérénité. Ce n’est pas quelque chose de facile pour un coach d’admettre cela, toutefois, je sais que le coach est là si besoin et cela me suffit amplement. Cette qualité, Fred et Marina la possèdent.
Nous venons chacun de la France entière sans nous entraîner ensemble en permanence, nous développons ainsi des mécanismes qui font nos points forts. Lorsque nous nous retrouvons en équipe sur une semaine de compétition, je m’appuie sur ces points forts en éludant le reste. Ce n’est pas le moment de parler des points faibles ou de changer de fonctionnement. Nos coachs l’ont très bien compris et nous font passer un bon moment en nous mettant en bonne condition pour faire le plus beau tir à l’arc possible.
J’ai été accompagné par Frédérique Musy lors de ma deuxième compét’ internationale en 2008 à Turin pour les championnats d’Europe de tir en salle. Déjà je remarquais un coaching très particulier de sa part, très à l’écoute sans jamais en faire plus que la demande. C’était un bon moment. Je l’ai retrouvé “quelques” compétitions plus tard lors des championnats d’Europe 2019 de tir en campagne cette fois, en Slovénie, épaulée par Marina Duborper. Nous avons ensuite partagé les Europe 2021 à Porec, toujours en campagne, et enfin à Yankton. Depuis 2019, nous avons appris à mieux nous connaître surtout au travers des stages qu’elles nous ont proposé à Barby et à Laval. Reste qu’en compétition, j’avais ainsi toute latitude pour aller de l’avant sans me diviser entre l’archer que je souhaite être à l’instant T et l’archer qui tentera de se faire comprendre auprès des coachs. J’y ai gagné en efficacité en faisant trêve de grand discours de briefing d’avant compétition. Avec elles, j’ai vécu cela tel un contrat de confiance responsabilisant et agréable.
Yankton était la dernière compétition internationale pour Frédérique qui prendra très bientôt sa retraite. C’était la dernière fois que ce binôme encadrera une équipe de France parcours. Alors je voulais ici leur mettre un p’tit mot sympa, parce que j’ai vraiment apprécié les moments que nous avons passé ensemble. Merci les filles !
Lors de cette semaine de compétition presque automnale, il y avait de nombreuses façons de tomber dans une mauvaise passe. Pourtant, en dépit de tous les déboires rencontrés, et même si je ne ramène pas de médaille au tour de mon cou, l’équipe de France revient dorée de beaux résultats avec six podiums dont deux titres et je rentre chez moi avec de belles choses en tête. Les coachs, mais aussi les archers présents ont fait de cette épopée un beau souvenir. Les jeunes ont été géniaux dans leur approche, le quotidien a toujours été un plaisir avec le respect de tous, des horaires, des souhaits de chacun. Les vieux briscards ont joué le jeu, avec de la légèreté et du fun. Il y a de quoi donner envie d’y retourner pour ceux qui y étaient, et d’y aller pour ceux qui rêvent de porter le maillot “FRANCE”.
J’aimerais ne pas avoir cette case utopique au coin de ma cervelle, mais qu’elle soit une vraie réalité comme quoi les suivantes seront sur cette même note très positive. Seulement, elle reste utopique, car l’avenir du collectif parcours est incertain. Je crains que ce que nous avons vécu là durant quelques saisons ne soit pas reconduit avec l’encadrement suivant, s’il y en a un, avec un collectif qui se prépare et échange entre deux compétitions. Tireurs dans les bois et/ou avec des roulettes même à plat, quand je vois les propositions d’accompagnement par rapport à ce toute cette communauté apporte au tir à l’arc, je m’autocensure. Mais pour encore combien de temps ? Je crains que la préparation ne soit les souvenirs des “anciens”, jeunes ou moins jeunes, qui raconteront comment c’était avant pour transmettre les bons tuyaux à la nouvelle génération, et je ne parle pas forcément de la génération 2024. Le “c’était mieux avant” n’est ainsi pas généré par mon esprit de quadragénaire jeune et con (à mes heures), mais plutôt par l’abandon probable de certaines choses qui fonctionnent réellement et qui devraient perdurer, qui devraient être poussées encore plus loin dans l’excellence. Pour l’heure, je reste inquiet pour le tir à l’arc de toutes les disciplines qui resteront sûrement mises de côté jusqu’à 2025 où l’on se dira : “et maintenant, on fait quoi ?”
En attendant, va pour une nouvelle saison de tir en salle, avec le JVD OPEN Kings Of Archery Series, les tournoi de Bondy, de Nîmes et de Vegas. Je suis impatient de revenir sur ces pas de tir avec de nouvelles montures en tests depuis quelques semaines, les HOYT STRATOS et ALTUS 2023 équipés de cames SVX et HBT. Valent-t’ils le coup d’y mettre la main dedans ? Réponse bientôt dans une revue sincère et détaillée.
Je souhaite une excellente saison d’hiver, n’oubliez pas de vous amuser !
Archerycalement,
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