Hoyt 2016 series : Prevail, sexy beast.
Un nouvel arc... J'en avais grand besoin et celui-là tombe à point nommé ! A tel point que je n'ai pas pu attendre la livraison d'un arc "sponsorisé" à domicile par la marque à la pomme, j'ai acheté mon premier arc d'une façon totalement compulsive alors qu'il était disponible chez le grossiste. J'ai littéralement craqué, en succombant aux charmes du marketing rougeoyant américain. C’est quand même un comble non ? Je ne trouve pas… Et cela a même été apprécié ! Bien depuis novembre, j’ai reçu d’autres jouets ;-)
“Prevail” signifie “l’emporter” autrement dit : “je vais l’emporter” et l’apparition du hashtag #IWILLPREVAIL se faisait ainsi naturellement pour les besoins de la communication qui nous encourage à la conviction, en prenant l’assurance de posséder la capacité à atteindre son objectif. Que se cache t’il derrière ce nom, ce marketing et ce fil de communication ? Réelle évolution ou s’agit-il de faire du neuf avec du vieux ? Je vais tenter de répondre à cette interrogation avec pertinence.
La pertinence d’avoir pris le temps de me requinquer un peu tout d’abord, en regardant cet arc posé sur une étagère du salon, attendant son montage, son épreuve du feu. La pertinence d’avoir repris un entraînement construit, après avoir perdu beaucoup de ma capacité musculaire, et enfin, la pertinence d’avoir des objectifs conformes à mon exigence pour faire quelque chose de beau et de précis. Procédons par étapes voulez-vous ?
DESIGN
Il est … Sexyyyyy … J’adore ! Je ne le tirais pas encore qu’il prenait la pose pour dévoiler ses galbes les plus chauds ;-) Il reprend quelques traits du Pro Comp Elite dans la forme générale de la poignée, son gabarit et son aspect massif, bien plus marqué que sur une poignée de Podium X.
Les fourches de branches sont aérées d’ailettes sympathiques venant renforcer le design reflex de la poignée, le travail sur la fourche basse est superbe, d’habitude homogène et symétrique de part et d’autre de l’axe vertical de l’arc, il est ici scindé pour laisser un open-space agréable à voir entre chaque flèche ou lors du retour au pas de tir (j’aime regarder mes arcs, ma bagnole, ma nana…).
Côté finition, Hoyt franchit un cap de qualité, les anodisations et peintures sont belles, en version mate ou brillante suivant les coloris, ou nacré pour le blanc en peinture. L’usinage est parfait, lisse et bien fini.
La fenêtre d’arc se trouve marquée par un retour très enveloppant pour la main d’arc et pour la perspective de l’oeil. C’est très agréable de se sentir chez soi aussi dans son arc, les retours de fenêtres étaient jusqu’à présent très aériens, subjectifs et légers. Celui-ci est prononcé, il se voit et il se sent jusqu’à la gestion de l’équilibre vertical de l’arc.
TECHNIQUE
Le changement le plus important se situe au niveau de la poignée du Prevail : elle est massive, reflex, équilibrée. Le design général donne un sentiment rassurant, et laisse la main d’arc prendre une place de choix dans un grip abaissé, comme sur un Pro Comp Elite, voire un poil plus bas.
Ce grip abaissé alors, bien ou bien ? Oui c’est bien, le retour à la normale du Pro Comp au Podium a laissé quelques traces. Reste à définir le normal ;-) Ce concept a évolué au fil des années chez le tireur cible pure, FITA, salle, campagne… C’est-à-dire celui qui règle son arc pour un maximum de précision dans la répétition, et non celui qui recherche à atteindre sa cible une fois après de longues heures d’attente dans une forêt.
Cette localisation du grip n’est pas propre à cette marque, d’autres l’utilisent très bien. Elle soulage la pression de la main lors de l’armement de l’arc, et assure une meilleure tenue de la visée en stabilité horizontale. Le rapport poids d’arc / stabilisateurs est marqué par la logique de la gravité : on place le point de pression là où se trouve la masse.
La poignée massive est enveloppante, plus reflex qu’un Podium X très sage, son énergie est maîtrisée par un poids sensiblement plus important : tout ce qui se trouve sur la poignée ne se trouvera pas sur les stabilisateurs. Naturellement, on gagne en stabilité de base. Hoyt a choisi d’y placer un nouveau logement pour accueillir le stabilisateur latéral, juste en-dessous du grip, dans l’axe du pas de vis du stabilisateur central. Il n’est pas de mon goût, cependant, il équilibre très bien et d’une autre manière l’arc. Il peut accueillir des masses plutôt qu’une canne, ou simplement allonger votre latéral s’il vous manque une dizaine de centimètres en recul : fixez alors votre latéral en arrière de grip à l’aide d’un orienteur et vous aurez gagné l’épaisseur de la poignée en longueur de canne sans changer la réaction de l’arc. L’emplacement dédié à la fixation de Batéral reste.
Côté fenêtre, la géométrie et le placement du grip offre une belle et grande fenêtre d’arc. Comparez en main un Podium X 37” d’entre-axes et un Prevail 37”, vous aurez le sentiment de tenir un arc plus grand avec le nouveau modèle. Détail important donc pour ces dames : si le Podium 37 vous correspond alors que vous avez un maximum de 26” d’allonge, vous auriez un grand intérêt à vous pencher sur le Prevail FX, autrement dit sur un entre-axes de 35,5”. Vous y gagnerez en stabilité, en perspectives, en vitesse de sortie de flèche et en confort d’angle de corde. Concernant l’entre-axe encore, il ne s’agit que d’une recommandation, je tire par exemple un arc de 40” en salle, et quelque fois en extérieur, avec mes 27” d’allonge… Question de goût aussi !
Dans les outils demeurant au catalogue, nous gardons le système d’écarteur réglable pratique pour les flèches trop raides et problèmes de sortie de flèches pointes à droite en test papier, et les angles de grip de 0, +2, +4, +6mm de compensation.
On note la suppression des Airshox. Ils n’étaient pas mauvais, je les appréciais même. Ils donnaient un look sympa et une sonorité nerveuse à l’arc. Retour sur des amortisseurs de branches standards appelés Limbshox, tout simplement, à la sonorité bien ronde et étouffée, maintenus par pression entre les branches et nettement plus durables que les Airshox.
On oublie donc les pattes de fixation des amortisseurs, qui étaient des extensions de pockets de branches en aluminium. Elles avaient donné naissance à bien des histoires et autres légendes, comme par exemple : les retirer peut causer de graves dommages à l'arc, les plaquer améliore le groupement, ou pas, c'est plus stable si on ne les plaque pas... Mais aussi quelques casses fonction de la qualité du réglage, du câblage, de mauvaise manipulation, ou d'un défaut usine (ce qui arrive bien entendu, soyons clairs).
Les cames font peau neuve ! Pour un rapide tour d’horizon, nous avions la Spiral X, devenue spiral Pro, maintenant appelée SVX. Côté soft cams, nous avions la Cam & 1/2 Plus, puis la GTX, et maintenant la X3. Comment s’y retrouver ? Pas difficile ;-)
Hard Cams
La Spiral X équipait les arcs tels que Vantage Elite, Vantage Elite Plus, Contender Elite, Pro Comp Elite. Elle délivrait une belle énergie, se réglait facilement, n’était pas susceptible. Son plus grand problème était un let-off un peu faible pour les grandes allonges. Il fallait composer avec des butées de diamètre plus important pour obtenir la bonne puissance au mur. Demeure une référence.
La Spiral Pro n’aura équipé que le Podium X Elite. Destinée à remplacer la Spiral X, elle voulait être la plus dynamique, la plus raide et le mur le plus dur du marché. C’était réussi, même un peu trop ! Elle occasionnait quelques difficultés dans la recherche du bon spine de flèche, son réglage de synchro était particulièrement susceptible, avec un let-off capricieux parfois. Malgré tout, elle reste particulièrement efficace pour tous les perfectionnistes du réglage qui aiment et savent entretenir leur matériel.
Voici la SVX ! Qu’est-ce qui change ? Non, ce n’est pas la même chose, sa forme générale évolue. La Spiral X était très ronde pour une hard cam, la Spiral Pro très affûtée, celle-ci se trouve entre les deux. Son périmètre extérieur laisse imaginer une belle courbe de traction et c’est le cas. Dès le départ, on a des chevaux et ils tiennent la baraque jusqu’à une vallée très courte, et un bon mur bien fait. Le rapport puissance / let-off est bon, cohérent, pour 60 livres, on obtient normalement les 20 livres escomptées pour le tir sur cible. Elle obtient deux bon points : la patte de synchro sur la came haute est remplacée par une gorge qui autorise un réglage de synchro précis et fiable dans le temps, le mur peut être placé sur une position soft, ou hard.
Sur ce dernier bon point, j’ai repris l’arc en main sans muscles cette saison, et tardivement. J’ai alors décidé d’opter pour la cam hard, au mur soft. C’est très agréable et tolérant ! J’ai pu ainsi profiter de toute la dynamique d’une came profilée et racée, du lâcher performant, en ayant le confort d’un mur tolérant les imprécisions de mes épaules mises à l’épreuve. La position hard, est hard. Avec une bonne synchro, on trouvera une butée superbe et imperturbable.
Avec l’ensemble de ces points et en rapport avec les précédents modèles de cames hard, la SVX possède de belles qualités et correspond très bien au profil d’arc du Prevail. Autre chose à noter, tous les modules d’allonge correspondant à la plage de réglage de la came sont livrés avec l’arc ! Plus de problème de modules qu’il faut commander pour essayer une allonge différente… Cool !
Soft Cams
La Cam & 1/2 Plus équipait les arcs tels que Vantage Elite (mod. 2010) et remplaçait la bien-nommée Cam & 1/2. C’est du très soft, voire ultra soft, la plus douce que Hoyt n’est jamais produite.
La GTX équipait les Vantage Elite Plus, Contender Elite, Pro Comp Elite et Podium X Elite. Cette came est une vraie réussite. Elle se tire si bien douce en plaçant le module supérieur en dévrillant les câbles, ou bien en dynamique en choisissant le module inférieur et en vrillant les câbles (toujours là ?). Cette came douce, n’est pas si douce que ça en définitive. Une dynamique coupleuse, on a la puissance dès le départ, une longue vallée pour bien se placer, et un mur ni trop ni pas assez, il est juste bien. Elle confère à l’arc un fort band d’un demi pouce de plus par rapport à sa pote spiralée, avantage : l’ouverture de l’arc est ainsi plus aisée, l’épaule bossant dans un angle qui lui est plus confortable pour forcer à répétition.
La X3 remplace ces deux soeurettes. Elles les remplacent toutes en un… Les butées sont des butées et non des pattes, une butée ronde et aluminium sur la came basse, une gorge en hauteur pour une synchro parfaite et facile à trouver. Le band est augmenté comme sur une GTX, l’armement est confortable. La traction est cool, ce n’est pas dur de forcer, et c’est dur de se reposer : si elle est trop dure, on se fait mal, si elle ne l’est pas, on s’endort et ça fait plein de 9. (Rappel : nous faisons du “tir” à l’arc, et non du pousse à l’arc, ou du ronfl’àl’arc…). Le réglage se fait par les modules d’allonge sur une plage d’environ deux pouces. La X3, c’est sympa, et je vais garder un arc monté avec ces cames, même pour une pratique intensive suivant le milieu dans lequel je m’entraîne (vent, pluie, météorite, fin du monde, ou bien coquillages et crustacés…).
Comment choisir sa came ? (en espérant que monsieur Google ne me dénonce pas au FBI & Cie XD)
- Vous êtes un warrior, le genre qui aime les combats de gladiateurs, les vestes à clous et les grosses cylindrées, avec des séances répétées au moins trois fois par semaine deux heures à chaque fois : SVX.
- Vous êtes un anti-fitiste, le genre bio-archer qui aime la nature, le bois, la ballade en forêt mais avec quand même la volonté de dégommer des coquelicots, ou de ne pas passer au-dessus de la stratosphère pour tirer une gazinière : SVX (Préférez un module d’allonge en plus pour tirer soft).
- Vous êtes canapiste (c’est pas une insulte de se reposer après le taff !), et vous n’aimez pas ou vous ne pouvez pas vous faire mal aux épaules. Vous aimez allez au club voir les copains et balader votre arc, quelque fois le sortir pour le plaisir des yeux et frimer devant les copines : X3.
- Vous avez la volonté d’arriver à taper de meilleurs scores (pas de taper ceux qui font de meilleurs scores hein, pas de blagues !), votre maîtrise technique et matérielle est limitée, votre magasin préféré se trouve loin : X3.
En gros, les cames douces vous permettent de vous concentrer sur le tir et le tireur, avec des entretiens réguliers mais espacés. Les cames dures demanderont une attention de tous les instants, une parfaite connaissance du matériel, des flèches, de votre allonge et des alternatives qui seront les vôtre en cas de pépin. Par contre, les sensations seront toujours meilleures avec des cames dures lorsqu’elles rencontreront un archer bien affûté.
EVOLUTION
Je pense très sincèrement que Hoyt pouvait laisser au catalogue les deux modèles d’arc Podium X et Prevail. Pourquoi ?
Les deux arcs sont très bons, cependant ils correspondent tous deux à une population différente : si le Podium X est un arc au profil léger et fin muni d’un grip central, le Prevail a bossé son caractère muni d’un grip abaissé et d’attributs de poignée plus racés.
Si vous êtes plutôt traditionnel, à rechercher le geste parfait, peu bricoleur, peu testeur, restez sur des arcs au profil central. Par contre, si vous aimez tirer un Batéral ou un Mitéral long, une stabilisation raide et bien chargée, changez pour un grip abaissé, vous serez conquis ! Le Podium est un arc performant, standard, qui s’équilibre et se règle d’un façon très conventionnelle, il n’apprécie pas vraiment les sorties de pistes mais aime le soin, la régularité, le normal. Le Prevail adore les sorties de pistes, déteste le normal et s’excite dès que l’on est trop normal avec lui, il veut du freestyle, il veut explorer des contrées inconnues et c’et de cette manière qu’il s’exprimera le mieux.
Le Prevail me fait penser au Pro Comp dans la lecture des spécifications, des détails. C’est vrai. En main, ce n’est pas un Pro Comp, il est une identité bien propre à lui. J’ai de bons souvenirs avec le Pro Comp… En fin de période, j’en avais un peu ras l’bol mais j’aime changer d’arc régulièrement. Le bon point est que mes petites astuces fonctionnent aussi bien sur un Pro Comp que sur un Prevail, j’ai gagné du temps ! Le p’tit nouveau possède sa nature bien à lui, son bruit sourd, ses réactions vives, rectilignes et équilibrées sont déjà des points de différences avec son ancien.
Je ne dis pas qu'il est le meilleur arc du monde, mais je suis convaincu qu’il est la chose dont j’ai besoin, un besoin viscéral et compulsif, pour me remettre sur le bon pied et en route vers une chose qui s’était éloignée de moi depuis deux ans : le plaisir.
Du plaisir naît la performance.
Et… Faut dire qu’il a vraiment de la gueule ! #SoSexyyyy
A suivre ;-)
Et voici la suite ! (Mise à jour novembre 2018)
Deux années se sont écoulées depuis l'apparition du HOYT PREVAIL sur le marché, deux années quelques peu tumultueuses si je regarde dans le rétro, toutefois, heureux de pouvoir compter quelques accomplissements plutôt sympatoches, parfois très amers, mais tellement encourageants :
Médaillé d'argent individuelle en coupe du monde, deux finales de coupe du monde à Rome et Samsun, toutes les sélections en équipe de France, deux records de France à 150/11X et 714 points en FITA, une médaille mondiale d'or en mixte, des médailles mondiales et européennes par équipe, un niveau de performance régulier et haut pour atteindre souvent les quarts de finale, au moins, une quatrième place mondiale à Mexico, et européenne à Legnica.
En deux années de pratique du Prevail et quelques 16 compétitions internationales (...) pour une reprise, c'est plutôt bon (Wahh le mec !!!), et mon expérience a grandit avec cet arc superbe. Le PREVAIL est un petit bijou de passionné, cela veut dire qu'on l'aime et le déteste. C'est une F1, si un réglage change, bouge, il le fait savoir proportionnellement à ce qu'il est capable de délivrer en positif, mais en négatif >>--> Réglez.
Même tardivement car le temps a filé à toute vitesse depuis ma dernière publication, je souhaitais revenir vers vous pour donner quelques conseils de réglage supplémentaire pour cet arc, sublimé cette année par trois nouvelles couleurs : le vert, l'ardoise et l'or. J'ai choisi ardoise et or, elles se marient parfaitement bien avec tout ce que j'aime voir en matériel.
Mais y’a pas de nouvel arc ???
Non, mais souvenez-vous qu’avant le PRO COMP ELITE, soit avant 2011, les nouveautés Target arrivaient tous les trois ans. Le PREVAIL a deux ans, tout va bien.
Ouais mais y’ pas de nouvel arc ???
Non pas encore mon petit, mais cette fois, Pierrot bosse avec l’équipe américaine composée des ingénieurs de génie génial ingénieux et en compagnie d’archers sioupère talentueux pour donner avis, souhaits, et bien entendu, avec un niveau d’exigence sans cesse grandissant.
Ah, d’accord, donc y’a pas de nouvel arc ???
Si la nouveauté n’apporte rien d’autre qu’un peu de fraîcheur sans apporter une réelle plus-value à ce qui existe déjà, alors elle ne sert à rien. Le PREVAIL est excellent, et ce, dans toutes ses versions. En came SVX ou X3, ou dans les tailles FX (ATA 35,5”, 37” et 40”).
Pour les détenteurs de PREVAIL, gardez votre jouet et réglez selon mes bons conseils, et pour ceux qui n’ont pas franchi le cap, je vais vous donner quelques pistes du pourquoi cet arc et pas un autre.
- Une poignée rigide : tout le bénéfice d’une géométrie étudiée pour offrir un maximum de feedback, ce sont les informations que vous allez recevoir au lâcher, les bonnes comme les mauvaises pour vous permettre de mémoriser ce qu’est une bonne flèche. Pour les mauvaises, ce détail dirige vos sens pour identifier précisément où se situe le problème.
- Des branches souples : le changement de flex est presque d’un ancienne génération désormais, le passage de la came X3 à SVX ou inverse ne fait qu’une différence inférieure ou égale à 3 livres maximum. Cela signifie qu’en jouant de 3 millimètres sur l’entre-axes de l’arc, vous récupérez ce que vous auriez perdu, ou perdez ce que auriez gagné. Seul le câblage sera à modifier.
- D’autre part, les branches XT2000 ont largement fait leur preuve, toniques, elles participent aussi à vous apporter les informations dont vous avez besoin pour réaliser une bonne flèche, et ainsi de suite.
- Des cames vivantes : Deux profils disponibles, comme cité ci-dessus dans mon article précédent, la X3 est douce, la SVX est la plus dure. Ca ne veut pas dire qu’il faille tirer 12’000 flèches / jour pour maîtriser la SVX, on se calme… Si je tire 60 flèches / jour c’est bien le bout du monde. Donc pour faire simple, si vous n’avez rien de cassé, si vous êtes bien dans votre corps, et si vous êtes un peu mécano pour la régler correctement, choisissez la SVX. La X3 sera plus douce, ronde à l’armement et un mur plutôt soft. Au lâcher aussi elle sera plus douce.
- L’absence de stop corde : Sauf si vous recherchez à tuer la vibration en totalité, le stop-corde reste une option, l’arc n’en a pas besoin. Le band est suffisamment grand pour laisser la corde loin de l’avant-bras en toute sécurité. C’est aussi un indice de performance des cames et des branches fixées sur un plan oblique. L’énergie dirigée sur la cible se concentre aux extrémités des branches, sur les axes de rotation des cames, le point central de la corde pourra laisser l’encoche à une distance proche de celle du band. Cela offre de la tolérance et de la régularité. Bien entendu, la bonne qualité et tenue du câblage sera importante et votre performance dépendra de son entretien.
- Des angles de grip : personnalisation au taquet, vous venez du classique ? Optez pour un angle fermé. Vous êtes pro-poulies ? Optez pour le neutre. Vous ne savez pas ? Testez autre chose, deux autres angles sont disponibles… Sans compter les Grip imprimés 3D disponibles sur le marché, dont ceux fabriqués par David Lambert (DL DESIGN, disponible sur Facebook).
- Une fenêtre fermée : la rigidité, l’équilibre et la sécurité. La poignée rigide offre un bien meilleur ressenti en main d’un jour sur l’autre. L’équilibre visuel et l’équilibre de masse apporte une vraie solution de tir. Et enfin, la sécurité d’une flèche qui tombe de la lame, mais qui reste maintenue dans la fenêtre fermée, et ne tombe pas sur le bras au risque de le percer…
- L’esthétique : c’est super important d’avoir envie de mettre la main dans l’arc, longtemps et régulièrement, et s’il est beau, il est plus facile de quitter le boulot sans repasser par la case canapiste, mais en allant directement à la salle.
- Câblage réalisé en BCY-X ou 452-X uniquement, 28 brins de partout, et de bonne facture (mon partenaire câblage : guillaume RUBBEN, Flanders Bow Strings #FBS). Pas de bon câblage : ça fait quoi si on pilote une F1 avec des pneus de m… ? Voilà.
- Check de tous les éléments forts de l’arc ultra important :
- L’entre-axes, s’il bouge, vous perdez de la puissance et gagnez légèrement en allonge, suffisamment pour mettre le bazard dans votre tir et dés-adapter le spine de vos flèches. Trouvez votre ATA sur le site Internet HOYT / SUPPORT et réglez-le. J’aime le placer dans les 2mm en dessous de la côte. Cela prévient l’allongement du câblage (naturel, ça vit donc ça bouge et c’est normal), et me permet de rester performant durant un temps jusqu’à la prochaine maintenance.
- La synchro, que ce soit X3 ou SVX, elle doit être PARFAITE, pas presque, pas en gros, PARFAITE.
- L’allonge, par rapport au modèle précédent chez HOYT, compte-tenu de la modification de la hauteur de grip, il se peut que dans certains cas, vous puissiez ressentir le besoin d’aller chercher une allonge un peu plus grande, d’un demi-pouce. N’hésitez pas et suivez votre ressenti. Il ne s’agit pas là d’une erreur d’ingénieur, mais d’un arc “qui se porte bien”, cette facilité d’armement et de tenue autorise une allonge un poil plus grande, ce qui peut aussi apporter des sensations nouvelles, et en tout cas très sympas en situation ;-)
- La hauteur de point d’encochage (ne pas confondre avec détalonnage, sinon je frappe), X3 à +2mm (le haut du point bas, à l’équerre), SVX entre 0 et +4mm selon votre configuration de stabilisation. Il s’agit là de points de départ : optimisez. Une fois votre point d’encochage réalisé à une hauteur donnée, tester différentes configurations de stabilisation. Ce réglage doit se faire sur plusieurs entraînements pour faire le tour des sensations.
- Cet arc aime les Dloop courts, n’allez pas au-delà d’une longueur de 20mm.
- Côté stabilisation, mes meilleures sensations et résultats se sont fait à l’aide d’une stabilisation équilibrée “neutre”. J’ai quasiment autant de masses placées devant et derrière (douze devant, treize derrière). L’inclinaison et l’ouverture de mes stabilisateurs varient en fonction de mes envies et situations de tir rencontrées (j’ai le O’Block, un instrument merveilleux signé ARC SYSTEME, et PJ ;-).
- Et au fait, temps que j’y suis, je rappelle un petit truc comme ça : la fonction première et primitive de la stabilisation est de STABILISER, cela signifie la gestion d’un équilibre dans l’espace, il n’est pas question d’amorti en tout premier lieu, c’est un attribut qu’on lui confère mais seulement en second plan. Votre stabilisation ne se règle pas sur un band d’arc, elle se règle ARC EN MAIN et EN SITUATION DE TIR. Le band d’arc servira au réglage d’axes de viseur, pour la stab, c’est votre ressenti qui prime. Partez d’un arc sans stabilisateur, ajoutez les cannes sans masses, ajoutez les masses, ainsi et progressivement, votre stabilisation sera au service de votre stabilité, sans la dégrader ou la fixer.
Les arcs HOYT sont des arcs qui chantent, si vous me croisez sur un pas de tir, écoutez le son de mes arcs. Mes guitares sonnent d’une belle mélodie qui me donne envie d’y retourner après chaque flèche. Les autres marques peuvent révéler certains attributs séduisants, mais jamais au point de me faire changer de crèmerie. Je reste fidèle à cette marque, et serai encore votre point de contact HOYT pour les cinq années à venir ;-)