Championnats de France FITA 2012

 

À Coutances en Basse Normandie, la météo était excellente, ce qui m'aura permis de retrouver la confiance en plaçant mon tir calmement.

Nouvelle saison ou continuité de celle déjà entamée ? La coupure a été très longue, trois mois se sont écoulés depuis la dernière compétition internationale aux US. En théorie, il fallait pouvoir couper avec le tir, se poser puis reprendre progressivement avant de revenir sur le pas de tir où les points comptent. Dans la pratique, c'était bien différent puisque j'étais présent au sémaphore pour la saison estivale qui battait son plein.

Mon rythme était alors réellement atypique, à travailler jusqu'à 35h sur mes 48h de service effectif de jour comme de nuit. J'avais à cœur de me placer sérieusement dans ma nouvelle fonction de chef de quart et de "patron", ce qui aura occasionné des heures de présence et un stress relatif à ma volonté de bien faire, ou de m'en approcher un maximum ! Le corps et l'esprit ont réagit de façon normale et j'ai dû calmer un peu la bestiole pour me préserver.

Cela fait trois mois que je connais mon adversaire, Peter Elzinga, pour le match des quarts lors de la finale de la coupe du monde à Tokyo. Des questions se sont donc posées, l'appréhension omniprésente, les doutes boostés par la fatigue et l'absence totale de compétition cet été.

La reprise de l'entraînement a été épique, cette fois bien plus que les autres. J'ai coupé avec le tir progressivement sur un mois où je n'allais tirer que pour le plaisir lorsque j'en avais envie, avec une absence réelle de quinze jours. Je devais reprendre ensuite, mon impatience était trop forte pour faire autre chose que du tir. Avec jusqu'à 40°C et 97% d'humidité à Toulon, je m'entraînais le matin après mon service de nuit, ou le soir, afin d’éviter les fortes chaleurs. Les variations étaient énormes entre mon niveau de fatigue, les sensations dues au toucher grip/décocheur à cause de la chaleur, ce qui a rendu Le réglage du matériel très difficile. Je pense avoir testé une vingtaine de configurations différentes tellement les résultats étaient décevant et variables. Je pouvais quitter le terrain la veille après quelques volées "full", que des 10, et revenir le lendemain plus frais pour attendre la deuxième volée avant de toucher...le jaune ! J'étais colère et perdu.

Cette période est révolue. J'ai retrouvé mes sensations le matin même du championnat de France avec l'aide du coach, quelques ajustements techniques et matériels plus tard, je pouvais reprendre confiance peu à peu.

À Coutances en Basse Normandie, la météo était excellente, ce qui m'aura permis de retrouver la confiance en plaçant mon tir calmement. Je tirais à côté de mon coéquipier Dominique Genet, ce duo me tirait vers le haut pour remettre à leur place les petits capteurs qui font les 10. Le changement de température causait un temps de visée plus long, avec un temps plus frais que dans le Sud (ce n'est pas une idée reçue, il fait plus froid dans le Noooooord !!!), le grip dans l'arc et dans le décocheur est meilleur, la gestion des alignements est alors plus simple, mais...l'accroche est plus forte, ce qui rendait la visée plus longue.

Sur les qualifications, je tire 703, pour la deuxième place derrière Dominique à 706. C'est un bon résultat qui me remet en confiance. Il fallait croire à nouveau en la capacité de faire des 10 à la chaîne. Cela c'est traduit par une certaine irrégularité dans mes volées. Si certaines volées étaient moins bonnes (57-58) à cause de mon hésitation, j'ai envoyé beaucoup de 60 ou 59 façon "tâche noire" bons pour la caboche.

Sur les matchs, je tire 147-148-145-146-147-148, soit une moyenne de 146,8, ou une qualif de 705. Un léger vent pouvait pousser les flèches 9 latéral, mon estime ayant été altérée par l'été, j'étais un peu perdu pendant un moment. Mon temps de visée était relatif à l’accroche dans le décocheur et au manque de confiance causé par l’absence de compét pendant l’été. En tir alterné, soit le rythme des finales, nous n’avons que 20" pour tirer notre flèche, et donc pas de temps pour revenir. J'avais donc ça en tête, et j'ai ainsi voulu me ré-approprier contrôle, repères, lucidité avant de partir pour Tokyo. C’était l’objectif de mon championnat de France, reprendre mon mental de compétiteur.

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver mes amis archers après cette pause estivale, même si j’étais un peu ‘‘fermé’’ en arrivant, j’ai pu me détendre à mesure où mon tir revenait. Si les qualifs étaient difficiles à négocier pour casser la coquille, je suis content de mes matchs. J’ai retrouvé différentes situations, pour rechercher la perf, terminer par 30 ou 10, estimer le vent pour contreviser, ou simplement ‘‘matcher’’. Dans ce dernier contexte, j’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver l’adrénaline de la compétition, elle me manquait, je ne peux pas dire le contraire : j’aime trop ça !

J’ai eu droit à deux beaux matchs, en quart de finale contre Mathieu Guerville où j’ai du aller chercher un 30 pour gagner, et en demie finale contre mon coéquipier Christophe Doussot (champions d’Europe par équipe en salle et en FITA ensemble). Contre Christophe, c’était vraiment le genre de match que l’on a envie de voir durer encore quelques volées, de temps en temps un 9 sort... Temps frais, pas de vent, belle lumière, un plaisir que j’ai savouré. Il gagne ce match en terminant par 30 (147/148) et le titre de champion de France derrière, bravo ! Quant à moi, je remporte la médaille de bronze avec 148 points contre Adrien Olivier. Après une d'argent et deux en or, je n'avais pas cette couleur hihi !

Petite dose de régionalisme : côté Rhône-Alpins, Armand Despres, Pierre Sieffert, Jérôme Lecroc, Christophe Doussot et moi étions en 8e de finale et deux sur le podium pour terminer !

Dimanche, la journée était consacrée au trajet retour. Lundi prépa des bagages et entraînement light si le temps est correct, sinon repos. Mardi matin départ pour Roissy et décollage en début d'après-midi pour Tokyo, arrivée mercredi matin 8h au japon, soit 1h du mat' en France (+7h de décallage). Ensuite j'aurai avec Dom des entraînements, aussi sur le terrain des finales jusqu'au match samedi prochain. Pas de qualifs, comité restreint, un seul hôtel pour tous les archers, que des matchs directement médiatisés, c'est un format de compétition très particulier que je vais découvrir avec grand plaisir et envie.

A très bientôt pour les nouvelles du Japon, vous aurez mes impressions bien entendu !

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