Le sujet va de paire avec mes pages sur le "back tension"   et sur les "réglages de l'arc" , où l'important est de trouver patience pour viser, en supprimant tous les mouvements parasites lors du lâcher. Cette sérénité n'est toutefois pas si évidente à obtenir... Vous allez sans doute me dire : "Encore un sacré pavé" en voyant ces lignes... Mais existent-elles déjà en français ? Je ne le crois pas, et puisqu'on en parle, faisons le bien ! Courage, vous arriverez à tout lire j'en suis certain !


Le contexte.


En arc à poulies, nous tirons "aussi" avec le dos, comme en arc classique. Seulement voilà, il y a un intermédiaire (le décocheur) et la main n'est pas dans le même sens (paume vers le visage pour le classique, l'inverse pour les roulettes). Ces deux différences sont significatives, et font de cette arme une technique à part entière où le corps et l'esprit doivent s'organiser progressivement pour devenir stable. Le discours mental positif a toute son importance alors que l'archer arc à poulies voit le blason au travers d'un scope. Celui-ci grossit le but, il le clarifie. Pour moi, c'est comme s'il se "jettait" dans notre tête. Il est d'autant plus important si le scope a un fort grossissement. Le cerveau pourra répondre sur le corps par ses gestes parasites qui explosent toute forme de fluidité en passant du "côté obscur". Philippe Deknuyt, mon très cher et tendre ostéopathe, ami et archer, m'expliquait son point de vue sur la "Target panic", soit "la maladie de la carte". Selon lui, il s'agit d'une désorganisation de l'automatisme contre laquelle il nous faut lutter par du positif, le fameux discours interne... Alors, chaque archer devra rechercher comment passer de l'ombre à la lumière, grâce à une pensée, un geste, une routine permettant la bascule. C'était la pensée positive qui faisait voler Peter Pan !!! L'avantage, c'est qu'il pourra se positionner en mode sportif et médical. Je trouve sa vision très juste, et avec son accord je trouvais très intéressant de vous la faire partager. Je mets en évidence les points que je trouve essentiels.


L'avis de l'ostéopathe.


La "Target panic" peut se caractériser par une anticipation de la décoche avec tous les gestes parasites bien connus qu'elle comprend : coup de bras, blocage sur le trigger, perte de la traction en ligne, précipitation de la décoche dès que le point croise le jaune... Pour ma part, il s'agit de l'impossibilité de coller le point dans la zone.

 Après avoir expérimenté beaucoup de décocheurs, qui ne m'ont rien apporté de curatif, y compris les back tension, j'ai expérimenté une méthode personnelle que j'aimerais vous faire partager de manière humble en pensant tout de même qu'elle pourrait servir à ceux qui se reconnaitront dans ma petite expérience.

Je pense que le profil psychologique du tireur est capital dans l'apparition de cette "maladie" et que les solutions sont aussi ailleurs (sophrologie, préparation mentale...), ainsi que dans l'apprentissage des bases de l'arc à poulies. Qui ne fait pas l'erreur d'acheter un poulies, le monter, le "régler" et se coller à 18m sur le petit 10, et en avant ??? Et c'est bien ce que j'ai fait ... Quelles méthodes, pour quels symptômes ?

1. La méthode de "GRIV" (Georges RYALS IV, USA, coach).

Elle préconise le décocheur back tension à des distances faibles afin de diminuer l'instabilité de la visée. Les conditions de concours sont reprises avec feuilles de marques... Puis les distances sont progressivement augmentées.
 Le tout agit sur la confiance, garante de toutes les réussites car elle met les voyants du cerveau au vert.
 Cependant ma panique étant bien ancrée, je finissais par décocher de façon volontaire en refermant brutalement les doigts sur le décocheur SCOTT "black hole", même à 10/12m en salle, automatisant le défaut avec le nombre de flèches. Il m'est devenu impossible d'être patient en visée, et ce défaut de décoche volontaire (dès que le point quitte la zone ou s'en rapproche) augmente à l'extérieur et s'accompagne de coups de poignet (correcteurs d'une visée imparfaite).

Il m'est arrivé, en l'absence de stress, d'avoir une bonne synchronisation entre le coup de poignet, le déplacement du point vers le centre et la décoche à l'arrache, et de réussir des scores honorables en qualifications ( ~670 en FITA) ... Mais, je me vautrais lamentablement en duel dans l'heure suivante, parce que la pression augmentait, majorant l'amplitude du coup de bras, éloignant le point de la zone et arrachant la décoche, tout cela bien entendu dans un timing proche des statistiques de cagnotte de la Française des Jeux !!! Vive le Ball-trap !!!

2. Le phénomène "Buck fever".

En l'absence de blason, ma décoche en BT depuis plus de quatre ans n'est pas ridicule. Pourtant, les symptômes apparaissent dès qu'il y a un but à atteindre ou un résultat traduisant une réussite immédiate. Ce phénomène est appelé "Buck fever" aux USA pour les chasseurs et n'est donc pas un problème de "jaune", comme on peut l'entendre chez nous. La méthode de GRIV permet d'obtenir le résultat favorable dans la majorité des cas, mais chez moi, l'envie de résultat engendre l'impatience.

3. La roulette russe.

J'ai donc essayé une autre méthode, que j'ai appelé "roulette russe". Il faudrait deux décocheurs identiques. Un premier réglé pour déclencher idéalement dans la paille et le second verrouillé pour ne jamais déclencher. Le jeu consiste à mettre les deux décocheurs dans la même pochette de carquois et de les sortir au plus pur hasard !!! Le point dedans et traction dans l'axe : il n'y a rien d'autre à penser... Je m'attends à chaque fois que ce soit long à venir, et le coup part bien avant !!! Là, il n'y a pas le choix, puisqu'il n'est pas possible de déclencher, même à l'arrache, dans un cas sur deux, il n'y a plus qu'à tracter, laisser glisser l'avant du décocheur et attendre. Une fois la patience revenu il est possible de travailler différemment ( un réglé idéal, l'autre réglé long, par exemple)...
 La difficulté est de revenir progressivement à la conscience de tirer le décocheur réglé pour déclencher. Il faut donc s'y habituer, une flèche isolée de temps en temps, augmenter le nombre d'essais très progressivement, puis en tirer deux à la file.

Quelle est l'attitude de l'archer qui a peur de la cible ? La même que le débutant en ski qui se positionne en arrière... perdant par la même occasion toute opportunité de contrôler ses planches (Le marin appelle ça les chaussures à bascule NDLR !). L'archer qui se retrouve en posture sur l'arrière, déplace le tonus musculaire corporel sur l'arrière, affaiblissant le bras d'arc qui se met à bouger dans tous les sens ... Et là ? Instabilité, absence de traction, tension mentale, crispation physique ... Et PAN !!! La flèche est partie... Paille ? Non , ouffff mais la prochaine il faudra pas recommencer ! Réintroduire progressivement cette conscience dénuée de toute peur, de toute précipitation, empreinte de patience psychique et de traction physique doit être une préoccupation majeure. Le processus est long à s'inverser, il faut se l'imposer, c'est tout.

4. L'influence de l'arc et ses réglages. 

J'ai procédé aux réglages de l'arc en attachant beaucoup d'importance aux alignements, donc à l'allonge, me permettant de tracter dans l'axe de la flèche, et en passant beaucoup de temps sur la hauteur du point d'encochage (Page "Réglages de l'arc, de A à Z..." ). Aux heures du clair de la lune, mon ami Pierrot, avec l'aide d'une bonne raclette et d'un petit vin de derrière les fagots, a bien su m'expliquer tout cela... (Mais chuuuut euhhh NDLR !), et juste avant de tout balancer sur son blog truffé de bons retours d'expériences... Ce n'est donc un secret pour personne. Tout ceci fait, il me restait à retrouver une patience en cible pour retrouver cette décoche surprise qui est si bonne pour qui l'a déjà expérimentée. Je savais, pour l'avoir fait en exercices de temps de tenue, que j'étais capable de tenir le point dans la zone avec un décocheur BT dont la demi lune était réglée sur "zéro décoche"!!! (La 1/2 lune est complètement renversée pour que le crochet ne largue pas NDLR). Le problème était qu'il ne fallait pas ancrer trop d'exercices de ce type, car ne pas décocher reste une ineptie que ma cervelle était bien capable de fixer...

5. La stabilité.

Trouvez la stabilité des appuis dans l'arc, gage de sérénité en visée. Réglez le pour y être comme dans un chausson, pas trop confortable car il faut être en effort de traction dans l'axe de la flèche. Pas de poulies trop violentes, pas d'excès de zèle avec un arc trop puissant, il ne vous permettrait pas d'armer toutes vos flèches avec la même constance et la même régularité. Pas de grossissement trop important, si vous démarrez le "traitement" de Target Panic et que vous décidez d'attaquer aux distances courtes, un scope X4 suffira, le X6 vous le garderez pour plus tard. Gardez à l'esprit que la taille du jaune est importante dans l'image de visée, ainsi que l'instabilité du point, qui sera de toute façon "balladeur".

  • Sur-allonge ? Votre visée est lente à corriger, les épaules chauffent sur le dessus.
  • Sous-allonge ? La visée est nerveuse avec déplacements rapides, les cames vous "ramènent dans le pic"(le coude n'est plus en ligne). 
  • Trouvez le calme dans le jaune, la patience de la décoche surprise.
  • Finissez l'entraînement plus confiant qu'en le débutant (vaincre ses peurs, effacer les doutes).
  • Effectuez 100% des décoches avec surprise et confiance.
  • Quand la fatigue vous gagne et que la précision se perd, réduisez la distance pour gagner à nouveau en stabilité. Le résultat sera immédiat et le capital confiance ne sera pas entamé.
  • Posez vous des questions mais ne doutez pas. Si l'entraînement vous apporte une lumière nouvelle, notez la quelque part, un Smartphone fera l'affaire par exemple ! Vous relirez les notes avant l'entraînement suivant et l'appliquerez de nouveau pour valider ce point.
  • Le jaune sur blason neuf vous dérange ? Entraînez vous à le viser avec le viseur déréglé en latéral pour atterrir hors blason (Vous garderez ainsi la bonne hauteur de bras et les alignements avec la visette), mais vous visionnerez quand même votre groupement. Le blason restera neuf aussi longtemps que vous le souhaiterez.
  • Réglez votre latéral de nouveau... vous verrez à quel point les processus mentaux sont surprenants, en sachant que la flèche va atterrir dans le jaune, qu'elle sera votre réaction ?....
  • Dessinez des figures sur le blason en visant avec le décocheur "impossible", cercle autour du jaune, croix, X en repassant par le centre, restez dans le centre en comptant quelques secondes, puis continuez votre figure.

Quand la confiance est obtenue, il faut travailler dessus, insister sur les paramètres qui fonctionnent bien dans le moment présent. Le cerveau reproduira en compétition ce qu'il a appris dans la dominance d'exercices effectués à l'entraînement. "Exercices en confiance ... Compétitions en confiance."

6. Le rôle du mental.

Si de mauvais sentiments vous assaillent, ce sont certainement ceux qui dominent votre état d'esprit actuel, même en dehors du tir à l'arc. Ayez à l'esprit que vos réactions vous appartiennent et qu'elles répondent à des situations déterminées (conflit internes ou externes, refus de l'erreur, perfectionnisme exacerbé, impatience...). Résolvez vos préoccupations personnelles ou soyez capable de les laisser à l'extérieur du pas de tir, ce n'est pas si facile... à moins de programmer votre cerveau afin de dominer ses turpitudes. Il vous faut donc exercer votre cerveau presque plus que votre technique. Cela tombe bien, même si on s'entrainait 4h/jour au tir, il resterait encore 20h pour cela !!! Chaque moment est propice mais il est préférable de le faire dans le calme avec cette notion de poser les choses dans un but précis.

7. Quelques principes sont simples.

La sophrologie permet, dans des conditions d'apprentissage, d'obtenir un état de relaxation propice à notre sport. Elle permet d'associer par exemple un mot clé, une action de décontraction, une expiration profonde, une image et un sentiment de bien être déjà vécu. Avec plusieurs séances bien menées, il sera possible de simplement prononcer le mot clé et de sentir toutes les associations apparaître. À vous de voir ce que vous pouvez ensuite en faire dans votre séquence de tir pour faire face à une situation de stress.

"Se mettre dans sa bulle" s'apprend, il ne suffit pas de le dire.

Ceci est l'apprentissage de la préparation mentale et est vraiment affaire de professionnels formés au sport de haut niveau. Je vous conseillerais toutefois l'excellent "pavé" de Christian Target qui décompose chaque détail afin de structurer les éducatifs. Encore une fois, le fait de répéter la séquence de tir avec un mot clé d'introduction ( les mots anglais monosyllabes fonctionnent très bien), permettra de faire des associations fluidifiant les enchaînements. C'est comme quand vous prenez la clé pour démarrer la voiture... La suite, vous l'enchainez sans réfléchir depuis longtemps, n'est-ce pas? Mais vous ne pouvez démarrer la voiture sans prendre la clé !!!

C'est en fait une forme d'ordre imposé au cerveau pour fonctionner dans un sens bien déterminé. Tout étant question d'association et d'enchainement des messages, il est possible de tout construire mentalement, pour la séquence de tir ou pour la projection sur un concours important ( visualisez la préparation du sac, l'arrivée au rendez vous du départ, la montée dans la voiture, les péages d'autoroute, l'arrivée sur le lieu de compétition, le passage au greffe, le bruit de l'ambiance de la salle, les impacts en cible sur le départ précédent, etc...).

8. Trouvez le juste milieu !

Le but est d'arriver à l'heure H en ayant l'impression de "déjà connu". Le piège du "no stress" peut être aussi fatal ... attention !!! Combien de temps faut il s'entraîner de cette façon ? Je pense que cela dépend de l'ancrage profond dans la mémoire d'exécution du geste, de son ancienneté, du niveau d'anxiété du tireur, de sa capacité à se détacher du résultat immédiat que représente une flèche en cible ainsi que de la capacité à rester éloigné des compétitions pendant un temps certain. Il faut trouver la régularité dans la qualité de décoche avant de passer à la distance supérieure, mais toujours très progressivement : 5 / 7,5 / 10 / 12 mètres... afin de sentir la distance à partir de laquelle cela devient délicat. Il ne faut pas hésiter à revenir en arrière en cas de non progression ou de régression. Plus on s'éloigne plus il faudra passer du temps pour gagner le mètre supplémentaire. Le témoin, pour ma part est le groupement.

La fatigue physique est un catalyseur du problème, il y a donc nécessité de fraicheur et donc une bonne connaissance de ses limites personnelles. Je préfère maintenant m'entrainer moins longtemps avec beaucoup de qualité que d'essayer de faire durer et d'ancrer de nouveau de mauvaises sensations dans ma routine. C'est aussi pourquoi il faut s'éloigner un certain temps des compétitions officielles qui vous feraient revenir sur les défauts anciens. Le fait de retrouver cette décoche surprise m'a aidé à retrouver une confiance perdue et donc à me restructurer dans le tir. J'utilise aussi des techniques de programmation du geste par visualisation, le cerveau ne faisant pas la différence entre l'image et sa réalisation, ceci associé à l'idée de tirer proche de 100% des flèches en état de confiance retrouvé.

En compétition, le geste que l'on arrive à mettre en place est celui qui est pratiqué à plus de 80% pendant l'entraînement, donc l'état de confiance associé à une technique bien structurée est primordial. C'est là dessus qu'il faudra s'appuyer en cas de faux-pas ou de non réussite du jour, acceptant le résultat coûte que coûte afin de garder les voyants au vert. Il y a deux ans, il m'a fallu déprogrammer cette panique en habituant mon œil à viser sans arc, avec un scope dans la main posée sur un trépied, subissant les décharges d'adrénaline, puis m'habituant en respirant avec le ventre ( diaphragme), jusqu'à retrouver le calme dans l'émotion associée au tir. Tout n'est en fait qu'association de messages aboutissant au cerveau, il faut donc disséquer la séquence en microséquences, les corriger puis les réassembler pour retrouver cet état de confiance. Il a été démontré scientifiquement, par des enregistrements des variations de déplacement du centre de gravité sur plateforme de stabilométrie, que les émotions influencent la stabilité de l'individu. Le conditionnement par la musique est possible pour se mettre au bon niveau énergétique, à la fois pour remonter un "manque de jus", comme pour se calmer dans un "trop de pression". Régulez !!!

Dites vous juste une chose: même sur la Coupe du Monde, certains arrivent à produire 3 litres d'huile avec une seule olive dans le c.. ! Pas vrai Pierrot ? Beaucoup ont vécu ça et le vivent encore de temps en temps avec cette appréhension qui serre le ventre... La qualité du tir est beaucoup dans la détermination et l'envie de bouffer la cible. Prenez le temps de regarder PJD sur YouTube, quand il a gagné Nîmes, son regard en disait long sur son envie, il n'avait, ce jour là, aucun doute !!! En retour d'expérience sur mon "truc", les résultats grimpent doucement mais surtout les flèches sont redevenues plaisir et c'est bien là l'essentiel pour moi !!!

Merci de m'avoir lu, ce n'est que le fruit du cheminement de mes échecs... d'autres trouveront leurs solutions autre part... Et je répète prétendre ne donner de leçons à personne. Quelques livres ou articles que j'ai pu consulter au gré de mes humeurs:

  • Sites: Pierre Julien Deloche, John Dudley, Georges Ryals V, Maxence Moine.
  • Livres: "Core Archery" de Lary Wise, "jouer au golf sans viser la perfection" de Bob Rotella, "Kim, Hyung Tak Archery", "Précision Archery", "la quête de l'excellence" Raymond Abresol, "manuel de préparation mentale" Christian Target.

Bon tir ! Philippe D.


 

 

Merci Philippe pour ce retour d'expérience, très riche. Il s'appuie aussi sur des références qu'il aura lu et traduit en plus de son parcours. Je pense que vous serez nombreux à vous identifier, exactement ou presque, dans ces parasitages non gratta qui gâchent le plaisir jusqu'à vous en faire poser l'arc. La maladie de la carte est d'une dimension physique et mentale, qui pourra s'ajouter aussi à un mauvais réglage d'arc dans sa puissance ou son allonge. Si vous n'avez que douleur et difficulté à tirer sur votre arc, le plaisir prend un sacré coup et cette pensée positive devient impossible ! Dans ce cas, il est urgent de prendre son temps... Vous devez absolument poser les choses et procéder par étape, sinon de toute manière, l'échec vous pend au nez façon "je jette mon arc, je roule dessus, j'allume la cheminée avec et je bricole une nouvelle lampe de chevet en métal avec la poignée encore molle"...

Tirez de plus près, éloignez-vous petit à petit, réglez le décocheur mais attention : prenez bien garde de ne pas lâcher le décocheur en ouvrant la main faute d'un crochet qui ne largue jamais. Certains archers n'ouvrent pas la main, mais ils se referment alors qu'ils sont en visée. Conséquence directe : la corde retire le décocheur de votre main, puisque les cames passent du mur au pic de puissance. C'est une chose qui n'arrive plus lorsque la traction est vraiment intégrée à la séquence de tir. C'est ce qu'on appelle "être dynamique" dans le language entraîneur.

Autre astuce : avec l'aide d'un élastique de tir et d'un Dloop frappé dessus pour le décocheur, entraînez-vous devant un miroir. Le but est de reproduire votre posture idéale sans la contrainte d'un arc, sans être dans une salle de tir. Trouvez ce que vous chercher, visualisez votre confort, votre objectif, et adaptez votre matériel et votre esprit. Les deux s'apprivoisent.

L'exercice de temps de tenue vous fera revenir de visée plus souvent et favorisera la condition physique, la patience. L'image de visée doit être connue même sans arc, la visualisation se passe n'importe quand qu'elle soit au club ou ailleurs. Entraînez-vous aussi sans arc, trouvez votre pensée positive (sans essayer de voler comme Peter Pan non plus... Sinon je me dégage de toute responsabilité en cas de dommages collatéraux !).


L'avis du mécanicien d'arc.


Selon moi, après des années de pratique et de tests en tout genre, mais aussi d'inombrables heures d'observation, j'ai pu déterminer plusieurs lien identifiant le Target Panic tel une conséquence d'une mécanique mal adaptée, mal réglée. C'est d'ailleurs souvent le cas pour de nombreux sujets en lien avec les défaut de l'archer qui ne peuvent être autre chose qu'une conséquence de l'arc et de ses réglages.

En l'occurence pour ce point très particulier, il est question de réglage du décocheur. Plus la course sera grippée, incertaine et douteuse, plus le sentiment sera développé par notre cerveau. L'oeil ne voit pas le mouvement du pouce, de l'index, de la main du décocheur alors ancré au visage. Nous devons nous fier aux sensations de toucher uniquement. Aveugles, nous sommes aisément corrompus par une mécanique mal réglée que nous compensons jusqu'au point de non retour : le parasite, la réaction intempestive par un mouvement non contrôlé. Ainsi peut naître le Target Panic.

  • Décocheur à pouce : la queue de détente est réglée avec une course. NON !!! Aucune course : le largage s'obtient par pression du pouce uniquement, la queue de détente, la molette, ne doit pas bouger avant de faire déclencher le mécanisme.
  • Décocheur à index : l'index doit s'aligner avec la ligne de tir, matérialisée par la flèche. Décalez le bracelet vers le pouce pour ce faire. la course du mécanisme de décocheur doit être fluide, et larguer à la demande. Le décocheur INDEX réalisé par ARC SYSTEME est de loin le meilleur instrument de ce type pour prévenir du Target Panic.
  • Décocheur à rotation : le Back Tension s'entretien, se lubrifie, pour garantir la fluidité de la rotation mécanique. S'il retient sa rotation par lui-même, vous forcerez pour rien. Les jours où vous serez fatigué ne passeront pas, et seront propices à l'apparition des parasites.
  • Décocheur à pression : c'est l'outil du bourreau, assurez-vous d'obtenir une prise de grip très, très, très régulière pour toujours tirer avec la même force. L'utilisation de guidoline changée régulièrement peut vous aider. Les réglages de l'arc seront maîtrisés, pour faire correspondre sa géométrie à votre posture. Sinon, il s'agit clairement de l'outil ultime pour déglinguer votre séquence de tir, la rendre irrégulière et voir la blessure ou contracture se pointer alors que vous forcez sur des axes posturaux non alignés. Ce dernier système de déclenchement doit être entretenu au taquet, et oubliez de suite les décocheurs du type à bas prix.

Ce paramètre mécanique est l'origine de ladite conséquence Targeta Panicus pour les arcus poulistus. Si je devais illustrer la chose autrement, je vous dirais que la mécanique augmente le temps passé entre le moment où vous décidez de procéder au tir, et le moment où le largage est effectif mécaniquement parlant. Alors que vous entrez en phase mentale de décision, ça part pas... C'est con hein ? Du coup, ce qu'on ne voit pas parce que la main est collée dans un angle mort du visage, ce qu'on ne comprend pas parce que c'est censé lâcher, devient notre bête noire parasitante. Il s'agit de réduire ce temps de réaction mécanique entre la décision et le mouvement pour tuer le doute dans l'oeuf, pour le transformer en volonté pugnace. Et vous vouliez consulter un psy ? Demandez www.PierrotPsycharcnalyste.com plutôt avant, vous y gagnerez peut-être ;-)

Maîtrisez votre objectif ! Il doit être d'abord d'atteindre le centre de la cible, et non pas seulement de lâcher la corde ! Le seul patron de votre arc, c'est vous !!!

#CQFD (Ce Que Fait Deloche) ;-)

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