L'entretien matériel

L’entretien matériel doit être réalisé à chaque fois que l’arc et ses accessoires ont été exposés à la poussière ou à la pluie, ou périodiquement pour lui assurer durabilité, fiabilité. Au final, vous y gagnez sur tous les points.

ANTICIPER

Commandez votre matériel consommable à l’avance (encoches, tranche-fil, produits d’entretien…), n’attendez pas le dernier moment, des délais peuvent survenir, surtout lorsque vous êtes compétiteur.
Plus votre niveau est haut, plus votre responsabilité sera de passer commande à l’avance pour être prêt au bon moment.
Vous augmenterez la durabilité de votre équipement et le rendrez performant.
Tous ces premiers éléments diminueront votre niveau de stress, une énergie à remettre au profit de la performance.

ENTRETENIR

Augmenter la durabilité des accessoires non-consommables, et celle de l’arc.
Préserver les performances de l’arc.
Assurer le bon fonctionnement des accessoires de l’arc.
Figer ou corriger, les mesures de la géométrie d’arc et contrôles des accessoires préservera votre posture.
Au moins une fois par saison, le démontage complet assure un contrôle de chaque pièce et prévient des mauvaises surprises après entretien.
Robustesse et fiabilité, vous serez en conformité avec le monde de la compétition.

LES OUTILS

Ils vous sont détaillés ici, et doivent composer votre trousse de secours à avoir toujours sur soi avec l’arc.
Les bonnes clés seront indispensables pour ne pas causer de dégâts sur les pièces que vous devrez démonter ou resserrer.

LES PRODUITS

La cire pour le câblage : il y en a plein, mon principe est simple. Je ne veux pas m’en fiche de partout sur les vêtements, souhaite une bonne protection de mes fibres, et ne pas être obligé de passer de la cire tous les jours. Alors je prends de la Bohning TEX-TITE. Blanche, elle garde les couleurs de votre câblage, ne pourrit pas les vêtements, et s’applique à la chaleur des doigts.

Un dégrippant : j’ai rarement eu recours à un dégrippant type WD40. Ce produit est destiné aux gros travaux sur des pièces rouillées, vraiment attaquées. Si tel est le cas sur un arc, vous n’êtes pas soigneux, ne vous étonnez pas d’avoir une casse quelque part. A force d’utilisation il pique le métal et le rend poreux. La pièce s’usera encore plus vite et pourra ne plus fonctionner correctement. Doit obligatoirement être suivi d’un lubrifiant ou d’une application de graisse. Privilégiez le nettoyant industriel.

Un nettoyant industriel : j’ai du WURTZ en bombe, super pratique. D’autres marques existent mais voici le principe : Enlève les tâches, dissous les graisses, dépoussière. Le produit n’est pas aussi violent qu’un dégrippant et est parfait pour notre utilisation régulière. Il sera lui aussi suivi d’un lubrifiant ou d’un graissant.

L’huile : on ne met pas d’huile d’olive sur le viseur même si ça sent bon… Optez pour de l’huile d’armes à feu, huile minérale, huile à base de vaseline, huile de machine à coudre. Très fine, elle termine le boulot de nettoyage pour assurer le bon fonctionnement des pièces telles que le viseur et le décocheur.

La graisse mécanique : s’applique surtout au niveau des cames, sur les axes de branches, dans les pockets de branches, sur les filets de vis de gros diamètre. Une vis graissée serrera mieux : son couple de serrage est bien plus important, et oui ! Les constructeurs d’arc ne recommande pas l’utilisation de graisses, mais voilà, après toute une saison de pluie, de poussière en FITA ou en campagne, vous devrez démonter, nettoyer, et graisser certaines parties où l’huile ne tiendra pas aussi longtemps. Il est bien entendu inutile de faire baigner un axe dans la graisse… mais retirer l’excédent au pinceau ira très bien.

Le MIROR : spéciale dédicace à mes années de marine à lustrer les cuivres, c’est THE produit de référence, THE truc qui marche, pas la peine d’aller chercher autre chose, rien ne sera aussi bien que ce produit spéciale cuivre et laiton. Donc, pour les pièces en laiton comme un décocheur, c’est le must, le nec-plus-ultra du kibrille.

Le pinceau sera votre allié, ainsi qu’un chiffon microfibre et une brossette. Toujours dans le sac, un arc tenu propre restera en bon état de fonctionnement en tout temps. Finissez-en avec les mauvaises surprises ;-)

LES PIECES IMPORTANTES

Les décocheurs.

La course du Back Tension doit s’adapter en fonction de la température extérieure et des conditions météorologiques. Sans entretien, il va gripper, quelque soit sa matière, l’acidité de notre peau aura un impact sur l’oxydation. La came demie-lune, sur laquelle le crochet glisse pour faire la course de largage par rotation, sera figée et vous allez ramer pour changer votre réglage sous la pluie battante pendant que les autres concurrents vous passent devant.

Nettoyant industriel, eau chaude et produit vaisselle, séchage, lubrification, sont des étapes simples pour son bon fonctionnement.
Utilisez une brosse à dent pour atteindre le mécanisme.
Faites jouer tous les axes et vis avant remontage.
Pour les décocheurs en laiton, appliquez une noisette de MIROR sur un chiffon ou un papier absorbant à usage unique. Badigeonnez le décocheur, frottez d'bon coeur. Enlevez l'excédant de produit en passane le décocheur sous l'eau chaude et au savon. Séchez, essuyez. C'est ok.

Le décocheur à pouce demande un démontage complet une fois par saison minimum. Si le 304P est facile de prise en main du fait de sa coque qui garde tout le mécanisme, ce n’est pas le cas de tous les décocheurs. Attention à réaliser cette opération au propre et au calme chez vous.

Méfiez-vous des pièces perdues et des petites rondelles importantes, comme celles en Téflon sur le modèle Arc Système : elles garantissent le bon glissement du mécanisme une fois opérationnel.

A l’intérieur de la bête, une pulvérisation de nettoyant, un coup de pinceau, une goutte d’huile que vous étalez au pinceau et c’est tout. Le plus compliqué, c’est en fait d’ouvrir le décocheur…
La queue de détente du décocheur à pouce ne doit pas avoir de course, il doit larguer à la pression pour prévenir des largages intempestifs aussi appelés “Target Panic”.

Pour les autres modèles de décocheurs, le principe reste le même, ils ne craignent ni l’eau, ni le savon… Nettoyez au pinceau, lubrifiez sans noyer, et voilà.

Au remontage, la sensibilité des décocheurs sera plus importante : faites un essai sur une corde, un élastique, MAIS JAMAIS DE SUITE SUR L’ARC !
Ajustez d’abord la course et/ou la pression du décocheur, puis réalisez un essai réel sur l'arc en situation de tir.

Le viseur et sa tête.

Le viseur, je l’appelle le sournois, mon précieux… On clique en pensant que le viseur bouge, n’est-ce pas ? Et bien non… pas toujours. Même les grandes marques s’y agacent. Agaçant pour l’archer aussi qui se voit cliquer sans effet sur ses impacts en cible…

Sans être franco-franchouillard-chauvin, le SX200 est le viseur le plus précis que j’ai eu jusqu’à présent. Un jeu zéro signifie que le clic cause un mouvement du chariot, haut, bas, gauche, droite, dans un sens ou dans l’autre, aucun rattrapage de jeu par des clics dans le vide.

Pour que votre viseur reste un bon viseur, vous contrôlerez ses patins de rattrapage de jeu comme détaillé dans la FICHE TECHNIQUE du AS SX200 à chaque entretien, et normalement, vous n’aurez pas besoin de les toucher avant un bon bout de temps se comptant en année. Sur d’autres viseurs comme le AXCEL Achieve, ce système se trouve sous le chariot.

Repérez votre réglage et déplacez le chariot. Nettoyez, laver, il ne craint pas l’eau. Petite brossette, pinceau, allez-y franchement.
Au niveau des boutons de viseur, la poussière et la limaille sont abrasives pour les cannelures (les clics), bien nettoyer garantit une bonne durée de vos clics. Si vous démontez les boutons, gaffe à la bille et à son ressort ;-)
Placez une goutte d’huile sur chaque partie mobile et enlevez l’excédant au pinceau ou au chiffon doux.
Le but est que le viseur reste propre tout le temps, en tout temps, le plus souvent possible, surtout s’il doit bouger fréquemment.
La tête de viseur sera contrôlée, elle comporte généralement beaucoup de visserie, il convient de la vérifier pour éviter le SAV, surtout s’il est étranger…

Le repose-flèche et sa lame.

Il sera vérifié, chaque vis, ses axes, son démontage partiel pour nettoyage nous assure son déplacement fin au prochain test papier / flèche sans plume.

La lame de repose-flèche est une pièce fragile, consommable. C'est le genre d’accessoire à toujours avoir dans sa musette en pièce détachée.
Une lame dure une saison maximum, ensuite, elle ne pourra plus aussi bien guider la flèche du fait de son érosion.
Et vous cherchiez une grosse bête sur votre arc ou bien sur votre technique ? Parfois, il n’est question que d’aiguille dans la botte de foin…
Une p’tite lame de plus, c’est bien, toujours une de plus.

Le repose-flèche est l'élément de guidage de sortie de flèche. Autrement dit, il est important... Sa lame est le dernier point de contact de la flèche avec l'arc, et cela se produit alors que vous n'avez plus aucun contrôle sur l'arc puisque vous avez lâché la corde. Tout l'ensemble doit être contrôlé le plus souvent possible, même s'il est fiable et sûr comme ici avec le BEITER REST, le modèle haut de gamme, une lame fendue arrive fréquemment.

Nota : sur les repose-flèches effaçable, il y a toujours un petit jeu au niveua du support d'épingle. C'est normal : cela garantie une bonne vitesse d'effacement et ne contrarie en rien la précision.

Les orienteurs de stabilisation.

Pour éviter les grincements genre porte de manoir à la Stephen King dans Rose Red, on commence par démonter les ensembles mobiles pour les nettoyer, virer la limaille, et graisser. Oui, là c’est bien de la graisse qu’il faut mettre, même sur les grosses vis que vous quichez comme des sauvages en montant les pieds dessus. Comme je l’ai écrit plus haut, oui oui vous pouvez vérifier, une vis graissée serrera mieux, son couple de serrage est plus important : ça veut dire que vous forcez moins pour serrez aussi bien, et que ça tiendra derrière.

Sur un AS O’Block que j’utilise tel un énergumène diabolique dans notre sytème solaire, je démonte les deux coques de rotules d’acier inoxydable.
Je nettoies le bazar ainsi que la rotule, et j’appose une noisette de graisse à l’intérieur de chaque coque.
L’ensemble nettoyé, je remonte tout ça et c’est tout. Je pourrai régler comme bon me semble sans recourir à une clé de serrage et discrètement parce que ce sytème est génial.

L’autre avantage de graisser les grosses vis 5/16e de vos inserts d’arc, les concernent directement aussi justement : si l’orienteur se soude à l’insert et que vous arrivez péniblement à l’enlever, ce dernier va suivre l’orienteur et sa vis. Et là, insert décollé de l’arc, on sera bien. Donc, mieux vaut démonter régulièrement ces parties pour les entretenir, les graisser un tout petit poil et les remonter. Cela vous évitera un passage à l’étau, un nuit au froid pour faire diminuer les matériaux et de nombreuses rayures de pinces pour désolidariser les deux parties.

Il peut être utile d’avoir chez soi une fiole de frein-à-filets pour ce cas d’urgence…

Les axes de cames et leurs entretoises.

DSCF0251 Les axes ne risquent pas grand chose, sauf si vous êtes des aficionados du WD40 qui va les piquer à force, au bout d’une ou deux années, cela commencera à se voir. Donc nettoyant industriel seulement et ça ira bien. Un bon coup de pinceau et voilà. Les mécanos les plus fins pourront démonter l’arc et ses cames pour déposer un filet de graisse dans les passages d’axes en branches.

Ce sont surtout les entretoises qui craignent : il faut vérifier qu’elles soient toujours là, déjà, voir si elle ne sont pas fendues. Enlever la poussière assure une bonne fluidité à la came et à ses roulements. Cette opération doit se faire à chaque fois que cela est nécessaire, pas une fois par saison, bien plus souvent...

L’écarteur et son coulisseau.

NE PAS METTRE DE GRAISSE SUR L’ECARTEUR, pas même de silicone, d’huile d’olive, de beurre, rien ! Un coup de chiffon à chaque fin d’entraînement et voilà. S’il est usé, dévissez-le et donnez-lui un quart de tour. Sinon, il accrochera lors de l’armement, ce qui sera loin d’être agréable.

Le coulisseau doit être propre et sans point abrasif pour votre câblage. Nettoyez-le des dépôts de cire de câbles et autres crasses emmagasinées, et c’est tout, pas de graisse, pas d’huile.

Nota Axes / Cames / Ecarteur & Coulisseau : toute la fluidité que vous perdez sur ces pièces en négligeant leur entretien se rajoute au peson…
Votre arc est moins efficace mais en plus vous forcez pour rien dans un sens, et aussi dans l’autre où l’arc ne pourra délivrer toute sa patate pour lancer la flèche.
Fluide, c’est bien. Le chiffon suffit.

Les guidolines.

Ce sont bandes d’adhérence apposées sur le Grip d’arc et sur le décocheur. Elles ont un pouvoir absorbant sur la transpiration pour garantir une bonne accroche et donc le contrôle dans le Grip et dans le décocheur. Ces bandes sont des consommables !

Voyez-les comme des éponges : elles boivent votre transpiration, les graisses, les saloperies et une fois arrivées à saturation, elles vous rendent tout ça… C’est dégueu hein ? En dehors du nid à bactéries qu’elles sont, elles ont un réel pouvoir pour lisser nos performances dans les multiples conditions de tir que nous vivons. Mais… Elles doivent être changées régulièrement sinon, elles deviendront pire que de tirer avec les mains crémées, surtout si la pluie se pointe, ou si le temps passe au beau et chaud.
Ma référence non sponsorisée est la BABOLAT VS GRIP ORIGINAL disponible en magasin de sport.

Allez va, dites-vous bien que c'est comme le ménage à la maison : si on le fait au fur et à mesure, ça nous prendra moins de temps. Je vous conseille vivement, fortement, vraiment, chaleureusement, violemment si ça toi toujours pas comprendre : de nettoyer l'arc et ses accessoires, comme ça, ça dure plus longtemps et mieux. Voilà.

Publié le 15/05/2020.

Archerycalement,

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